François Bayrou et Emmanuel Macron ont officialisé leur alliance mercredi soir. Mais pour renoncer à se présenter pour la quatrième fois à la présidentielle, le président du MoDem a posé quatre conditions, acceptées par l’ancien ministre de l’Économie.
- Une "alternance véritable"
Le président du MoDem a plaidé pour "une véritable alternance" et "non pas un recyclage des pratiques antérieures". "D’abord, je veux qu’il sache que ce qui est attendu de cette majorité nouvelle, par les Français et par nous-mêmes, le grand courant du centre français, c’est une véritable alternance, un vrai changement des pratiques et des orientations et non pas un recyclage des pratiques antérieures", a-t-il soutenu.
- Une loi de moralisation de la vie publique
Le Parlement a adopté mercredi la proposition de loi sur la transparence du financement politique, mais François Bayrou en veut davantage. Le président du MoDem, qui qualifiait Emmanuel Macron de candidat du "pouvoir de l’argent" en septembre dernier, a ainsi demandé "en priorité une loi de moralisation de la vie publique, en particulier de lutte contre les conflits d’intérêt".
"Je refuse, comme je l’ai refusé toute ma vie que des intérêts privés, de grands intérêts industriels ou financiers, prennent la vie publique en otage. Je ne cèderai rien sur la séparation nécessaire de la politique et de l’argent. C’est l’occasion ou jamais de l’imposer", a déclaré François Bayrou dans son discours.
- Rémunérer davantage le travail
François Bayrou a ensuite appelé Emmanuel Macron à défendre les salaires, mettant en garde contre toute volonté de "réduire sans cesse la rémunération du travail."
"Ensuite, je souhaite qu’il soit clair que la France résistera à la pente universelle qui cherche à réduire sans cesse la rémunération du travail, indépendant ou salarié. La France, c’est une vision du monde : une vision de résistance à la loi du plus fort", a-t-il poursuivi.
- L’introduction de la proportionnelle
Le président du MoDem a enfin plaidé pour l’introduction d’une dose de proportionnelle aux élections législatives. Une mesure à laquelle Emmanuel Macron s’est déjà déclaré favorable.
"Je n’accepte pas, et des millions de Français avec moi que les deux tiers des citoyens n’aient aucune représentation alors que le tiers restant, les deux partis qui gouvernent la France sans interruption depuis des décennies, trustent la totalité de cette représentation", a conclu François Bayrou.