Dimanche soir, à l’annonce des résultats, c’est une salle complètement abasourdie qui accueille la nouvelle de la défaite de Valérie Pécresse. Les dernières remontées du terrain avaient donné la tendance. Mais cette fois-ci, le score est officiel : la candidate des Républicains est sous les 5%. Une immense déception pour les militants.
"On n'a pas pu parler de projet"
"C’est une déception pour nous tous mais on ne va pas changer de convictions parce que ça n’a pas fonctionné. La force de Valérie Pécresse, c’était pas tant son charisme, c’était surtout son projet, et on n’a pas pu parler de projet", estime l'un d'entre eux au micro d'Europe 1.
A 20h15, Valérie Pécresse se présente sur scène, applaudie par la salle, qui salue sa campagne. La candidate reconnaît sa responsabilité dans la défaite, et annonce voter pour Emmanuel Macron au second tour : "Je demande aux électeurs qui m’ont honoré de leur confiance de peser dans les jours qui viennent avec gravité, les conséquences potentiellement désastreuses pour notre pays et les générations futures de tout choix différent du mien".
Quelques minutes seulement après son discours, la salle se vide. Les regards sont désormais tournés vers les élections législatives, où Les Républicains jouent plus que jamais leur survie. "Nous sommes en danger de mort" concédait hier soir un cadre du parti, qui appelait au même moment à tout refaire "du plafond au plancher".
Deux lignes vont s'affronter chez LR
Car l’avenir politique de la droite s’est considérablement assombri hier soir, et deux lignes vont désormais s’affronter. Celle dite du "front républicain", portée par Michel Barnier, Damien Abad ou Rachida Dati, qui ont déjà appelé à voter en faveur d’Emmanuel Macron. Et celle incarnée par l’aile plus conservatrice de LR, Eric Ciotti notamment, qui lui n’a pas exclu de voter pour Marine Le Pen au second tour.
La ligne officielle du parti devrait en tout cas être tranchée aujourd’hui, lors d’un bureau politique au siège des Républicains, où sont attendus tous les ténors de la droite. L’autre inquiétude, ce sont les caisses du parti. Daniel Fasquelle, le trésorier des Républicains, assure que les finances ne seront pas touchées et que tous les salariés seront bien payés. Mais Valérie Pécresse a contracté un emprunt, dont le montant n’a pas filtré, et qu’elle devra désormais rembourser.
La droite, qui ne s’attendait pas à un score aussi faible, va maintenant jouer sa survie dans les prochaines semaines, notamment au mois de juin lors des élections législatives.