Marine Le Pen, candidate FN à la présidentielle, a affirmé mardi qu'il lui manquait encore "six millions" d'euros pour financer sa campagne, malgré le prêt d'un même montant du microparti de son père, dénonçant un "combat" des banques contre elle.
Un "acte politique". "Si un parti politique est pauvre - c'est le cas du nôtre -, si les banques, pour des raisons qui restent très mystérieuses, refusent de prêter à la campagne présidentielle de Marine Le Pen, alors même qu'elles n'ont aucun risque - nous sommes sûrs d'avoir les 5% et les parrainages d'élus -, on voit bien qu'il y a un acte politique derrière tout ça", a mis en cause l'eurodéputée d'extrême droite. Marine Le Pen figure actuellement autour de 25% au premier tour dans les sondages d'intentions de vote pour la présidentielle. Contrairement aux scrutins de 2007 ou 2012, l'important volant d'élus acquis depuis la dernière présidentielle devrait lui permettre d'obtenir sans difficulté les 500 parrainages nécessaires pour se présenter au premier tour de la présidentielle.
"Une persécution injuste". Le FN, deux de ses dirigeants et plusieurs très proches de Marine Le Pen sont renvoyés en procès pour des soupçons d'escroquerie aux frais de l'Etat notamment lors des campagnes présidentielle et législatives 2012, une "persécution profondément injuste" selon Marine Le Pen. "Que (les banques) prennent le pouvoir au point d'agir pour contrer une élection aussi importante que la présidentielle, ça pose un vrai problème démocratique", a poursuivi Marine Le Pen, qui s'est dite "combattue par les banques" françaises. "J'ai sollicité des banques européennes, anglaises, américaines, russes bien sûr, etc… La première qui me dit oui, j'accepterai", a-t-elle indiqué.
"Pas l'argent de Jean-Marie Le Pen". Marine Le Pen a confirmé avoir emprunté environ six millions à Cotelec, le microparti de son père Jean-Marie Le Pen. "Ce n'est pas l'argent de Jean-Marie Le Pen mais des militants du Front national", martèle-t-elle. Mais pour elle, son père, exclu du FN en août 2015 mais rétabli en tant que président d'honneur du parti par une récente décision de justice, ne doit pas rester président d'honneur. Dans un entretien au mensuel Causeur, elle affirme qu'elle ne lui parle plus. Craint-elle qu'il sabote sa campagne par des "provocations" ?, lui demande-t-on. "Il essaiera sûrement mais ça ne marche plus. Il dit des choses plus horribles les unes que les autres, et si certains journalistes lui tendent encore le micro, les Français, eux, ont tourné la page."