Marion Maréchal ne soutiendra pas sa tante, Marine Le Pen, candidate RN à l'élection présidentielle. C'est ce qu'elle a confié ce vendredi matin au journal Le Parisien. Son cœur balance entre revenir en politique, aux côtés d'Eric Zemmour, ou bien poursuivre sa carrière d'entrepreneuse.
On sent bien que Marion Maréchal hésite encore. Elle le dit : "Si je soutiens Eric, ce n'est pas juste pour passer une tête et dire coucou. Ça veut dire : revenir en politique et donc quitter l'Isep", l'institut de formation qu'elle a créé. Même si elle explique que tout est mis en place pour permettre à son institut de fonctionner sans elle, l'ex-députée n'est pas fixée sur son choix. "C'est un vrai choix de vie", poursuit-elle.
Marion Maréchal n'a pas encore pris sa décision
Sur le fond, Marion Maréchal estime qu'Eric Zemmour fait beaucoup de progrès dans la posture, le ton et la gravité. Mais ce que l'on comprend, c'est qu'elle ne soutiendra pas sa tante, qu'elle n'appellera sans doute pas non plus à voter pour elle. En clair, même si Marion Maréchal fait un pas de plus vers Eric Zemmour, qu'elle avait accompagné il y a quelques mois à Budapest, elle n'a pas encore pris sa décision de soutenir officiellement l'ancien journaliste du Figaro.
Invitée à réagir à la nouvelle sur Cnews, Marine Le Pen est apparu affectée. "c'est une incompréhension politique parce qu'elle (Marion) avait indiqué qu'elle soutiendrait celui qui est le mieux placé, et incontestablement je suis beaucoup mieux placée qu'Eric Zemmour puisque je suis donnée au second tour" dans les sondages, au coude-à-coude avec la candidate LR Valérie Pécresse, à 17%, devant Eric Zemmour à 13%.
"Le gros morceau ce serait Marion"
Son entourage s'efforce de minimiser. Même si Marion Maréchal "y allait, ça ne ferait pas monter Zemmour de 1%. Elle représente un microcosme" et "va s'enfermer dans un ghetto d'extrême droite". De son côté, le clan Zemmour rêve d'un ralliement, après avoir exhibé le week-end dernier ses transfuges du RN, les eurodéputés Jérôme Rivière et Gilbert Collard, ou l'ancien identitaire Damien Rieu, pour relancer une campagne qui semble patiner.
"Le gros morceau ce serait Marion", estime le politologue Jean-Yves Camus. "Avec le risque si elle se déclare, qu'on parte sur une séquence médiatique qui va retenir de ce ralliement la saga familiale qui recommence, le règlement de comptes : Marion qui va contre sa tante. Pour peu que son grand-père s'en mêle..." Le fondateur du FN Jean-Marie Le Pen, 93 ans, exclu du parti par sa fille en 2015 pour ses propos controversés sur la Shoah, souhaite d'ailleurs "s'entretenir dans les prochains jours avec Marine Le Pen et Marion Maréchal" avant de livrer sa "pensée ultérieurement", écrit-il sur Twitter vendredi.