A un peu plus de trois mois du premier tour du scrutin de l'élection présidentielle, le candidat du Parti communiste français (PCF) et candidat Fabien Roussel était l'invité d'Europe Matin lundi. Interrogé sur la fracture de la gauche et sur la potentielle candidature de Christiane Taubira, il a assuré ne "pas être certain" que cette dernière puisse incarner une candidature unique à gauche.
"Un peu léger" de ne pas présenter de programme
"Je connais Christiane Taubira, elle était candidate en 2002 à l'élection présidentielle, elle était ministre sous Hollande, je me souviens que quand nous manifestions contre la loi El Khomri ou les ordonnances Macron elle était plutôt en soutien du gouvernement et non pas des salariés alors que ces lois ont fait beaucoup de mal au monde du travail. Elle défend une idée de la gauche et de la social-démocratie qui selon mon analyse ont plutôt fait du mal à la gauche", a-t-il estimé.
"Je souhaite tourner cette page et écrire une nouvelle page à gauche qui va véritablement renouer avec le monde du travail et va être résolument du côté du peuple", a poursuivi le secrétaire national du PCF. Il a également déploré que Christiane Taubira n'ait toujours pas présenté son programme électoral. "Je trouve ça un peu léger de venir aujourd'hui dans la campagne sans avoir d'éléments programmatiques à proposer. C'est quand même une élection sérieuse, pour ma part nous nous y préparons depuis plus d'un an. J'ai fait le tour de France, je continue de le faire, nous avons un programme que nous allons présenter d'ici quelques jours avec plus de 170 propositions", a soulevé Fabien Roussel.
"Retrouver une gauche sincère et authentique"
Quant à la fracture de la gauche, il a estimé que les principales divergences entre lui et les autres candidats résident dans la "manière dont nous pouvons reprendre la main sur le système". Je pense que nous avons besoin de retrouver une gauche sincère, authentique, qui d'un côté renoue avec les valeurs qui sont les siennes, c'est-à-dire les valeurs universalistes. Et puis de l'autre, une gauche qui dit que l'Europe dans laquelle nous sommes aujourd'hui est exclusivement au service de la finance et que nous voulons retrouver notre souveraineté économique et démocratie", a-t-il enfin posé.
Selon lui, une partie de la gauche "a tourné le dos à ces engagements". "La gauche qui a été au gouvernement et a fait le choix de signer les traités européens et ultra-libéraux a renié ses engagements en direction du peuple et du monde du travail", a encore affirmé Fabien Roussel.