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Marion Gauthier, édité par Gauthier Delomez
Forts d'un score élevé au second tour de la présidentielle, les militants du Rassemblement national souhaitent une union des droites pour les élections législatives, mais les propos d'Éric Zemmour sur la nouvelle défaite de Marine Le Pen ne passent pas. Europe 1 s'est rendue au QG de campagne du RN, au soir du second tour.
REPORTAGE

"C'est la huitième fois que la défaite frappe le nom de Le Pen", a déclaré Éric Zemmour, à peine une heure après la victoire d'Emmanuel Macron face à Marine Le Pen dimanche soir au second tour de la présidentielle. "Les défenseurs des idées nationales sont-ils condamnés à perdre ?", s'est interrogé l'ex-polémiste, avant d'appeler à "l'alliance de toutes les droites". Des déclarations qui font grincer des dents au QG de la candidate du Rassemblement national, au Pavillon Armenonville, à Boulogne-Billancourt près de Paris.

"Zemmour aurait dû rester là où il est"

"Je poursuivrai mon engagement plus que jamais pour la France et les Français", a lancé Marine Le Pen, sous les encouragements de ses militants. Si certains dans la salle ont voté au premier tour pour le candidat de Reconquête!, les propos de l'ancien journaliste du Figaro ont semé l’incompréhension sous les drapeaux tricolores. "Il est quand même gonflé, après avoir fait 7%...", raille un premier électeur au micro d'Europe 1. "À part avoir divisé le camp national, je ne vois pas... Il aurait dû rester là où il est", poursuit-il.

Les militants sont échaudés par les attaques de leur voisin patriote, mais raffermis. "On n'a pas besoin d'Éric Zemmour", lâche l'un d'entre eux. Ils sont également déterminés à poursuivre la dédiabolisation du Rassemblement national. "Je pense qu’on ne peut rien en sortir de bon de cette alliance. Il a été beaucoup trop loin", avance un autre soutien de Marine Le Pen, qui précise : "L’histoire des prénoms était complètement ridicule. S’il y a une alliance avec Zemmour, c’est que Zemmour doit nous écouter de A à Z quasiment."

L'espoir des législatives pour limiter les pouvoirs de Macron

"Il devrait faire preuve d'humilité", enchérit l'eurodéputé RN Jean-Lin Lacapelle au micro d'Europe 1. Lui insiste : Marine Le Pen est la cheffe de bataille de l'opposition à Emmanuel Macron. "Nous ne sommes pas dans des calculs d’appareils. Le rassemblement, nous le portons bien au-delà de Reconquête!. Et nous appelons la France entière, la France des patriotes à nous rejoindre", affirme-t-il. "Nous avons une responsabilité, c’est de défendre les Français contre les dangers d'Emmanuel Macron."

L'eurodéputé ajoute que le score réalisé dimanche par la candidate du RN est un "espoir" pour les élections législatives pour limiter les pouvoirs du président réélu.