Un dernier déplacement avant le débat d'entre-deux tours. Au marché de Saint-Pierre-sur-Dives, dans le Calvados, Marine Le Pen a été accueillie comme une icône populaire par les habitants et militants du Rassemblement national, le tout sous une nuée de caméras. Tout cela, malgré la présence de militants de la République en marche qui se sont fait entendre. La candidate RN, comme à son habitude, a enchaîné les selfies, a pris des photos avec des enfants dans les bras et a dédicacé des affiches à son effigie.
Ici, en terrain conquis, elle a rassemblé 35% des suffrages au premier tour à l'élection présidentielle. L'occasion pour elle de se présenter à nouveau comme la candidate "des petits" face aux "gros", comme lors de cet échange avec le maire du village : "Je veux faire un grand ministère de la ruralité, un ministère qui sera transversal et qui sera également chargé de la politique stratégique d'aménagement du territoire que je veux mettre en place pour rééquilibrer les territoires", propose-t-elle.
Le débat de l'entre-deux tours en ligne de mire
"Parce qu'aujourd'hui, les métropoles sont en train de tout aspirer et en réalité, dans les territoires, c'est le désert qui s'installe et moi, je ne veux pas que ce soit le désert qui s'installe", ajoute-t-elle.
Un dernier déplacement donc, avant le débat d'entre deux tours, mercredi, face à Emmanuel Macron. Celle-ci prendra la forme d'une revanche pour Marine Le Pen, qui avait raté cette épreuve il y a cinq ans. Un débat surtout nécessaire, selon la candidate, et qu'elle espère de bonne tenue face au président sortant.
"Pas la même vision qu'Emmanuel Macron"
"C'est une exigence démocratique. Il y a une confrontation d'idées. Nous n'avons pas du tout les mêmes idées qu'Emmanuel Macron, nous n'avons pas du tout la même vision de la société. Nous n'avons pas du tout la même vision du pays, ni la même vision d'ailleurs de ce que doit être l'économie, vers qui elle doit être tournée", détaille Marine Le Pen.
"C'est cela qui doit ressortir du débat. Donc j'espère que ce ne sera pas ce que j'entends depuis maintenant une semaine, c'est-à-dire une succession d'invectives", conclut-elle. "Emmanuel Macron ne viendrait jamais ici. Il n'y a pas de piste d'atterrissage pour son jet. Ce n'est pas assez huppé pour lui ici", raille une habitante présente au marché. Saint-Pierre-sur-Dives, une commune qui sert d'exemple aux fractures qui traversent la société, incarnée par le duel entre les deux finalistes.