Le scénario d'un second tour de la présidentielle entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen anticipé par les sondages "n'aura pas lieu", a assuré mardi le candidat LFI Jean-Luc Mélenchon, considérant qu'il pourrait s'y hisser au lieu du président sortant. "Ça n'aura pas lieu, ça, Macron/Le Pen", a-t-il estimé sur Sud Radio alors qu'il était interrogé sur sa consigne de vote dans un tel cas de figure. "Je pense que j'ai une très sérieuse probabilité d'y arriver et qu'Emmanuel Macron ferait bien de se demander s'il est réellement certain qu'il va s'y trouver. Regardez les courbes", a-t-il ajouté.
Mélenchon bénéficie d'une dynamique depuis mi-mars
Le candidat LFI bénéficie depuis la mi-mars d'une dynamique dans les intentions de vote qui lui permet de s'installer à la troisième place dans les sondages. Il est à 15,5% dans un sondage Ifop Fiducial publié lundi, derrière Emmanuel Macron (27,5%) et Marine Le Pen (22%), qui elle aussi progresse. "C'est la démocratie : le plus performant va convaincre et j'espère que ça ne sera pas trop manipulatoire la dernière semaine" de campagne, a-t-il ajouté, sans préciser son propos.
Interrogé pour savoir s'il comptait sur le ralliement d'électeurs de la candidate RN Marine Le Pen, le candidat LFI, qui sera mardi en meeting à Lille, en chair et en os, et dans onze autres villes grâce à des hologrammes, a dit vouloir convaincre les électeurs "de tous les côtés". Il a estimé qu'aujourd'hui, il ne servait "à rien de revenir avec son joli petit collier de logos de partis" mais qu'il fallait simplement proposer des idées aux électeurs qui "acceptent vos idées ou les rejettent".
Convaincre la gauche de voter utile
Le candidat a dit "comprendre" les 30% d'électeurs indécis selon les sondages, et a exhorté ceux qui envisagent de s'abstenir à aller voter, leur "devoir" et leur "droit". Pour autant, Jean-Luc Mélenchon a assuré qu'il ne souhaitait pas "faire une campagne de culpabilisation" en direction de l'électorat de gauche afin de le convaincre de voter utile, dans un entretien au quotidien Libération mardi. "Les gens réfléchissent par eux-mêmes, ils s'interrogent (...). Il ne faut pas brutaliser les consciences."
Mais "je dis juste que ceux qui s'apprêtent à voter pour les verts ou les communistes ne mettraient pas de côté leurs convictions en glissant un bulletin à mon nom", a-t-il ajouté. Interrogé par franceinfo pour savoir qui serait son Premier ministre s'il était élu, il a seulement répondu : "Le chef du gouvernement sera nécessairement quelqu'un qui est directement en prise avec le programme L'avenir en commun". Il a évoqué la possibilité que "les communistes" soient associés.