Xavier Bertrand, candidat ex-LR à l'élection présidentielle, a proposé vendredi à son ancien parti un pacte de "dialogue" et de "respect", demandant le "soutien" de sa famille politique même s'il refuse toujours de se plier à une primaire. "Je suis venu vous dire comment nous allons gagner cette élection", a lancé d'entrée de jeu le président des Hauts-de-France lors des journées parlementaires de LR à Nîmes, qui avaient cette année des allures de "grand oral" de la droite puisque chaque candidat potentiel est venu y exposer son projet. "J'ai le devoir de faire gagner, je n'ai pas le droit de faire perdre", a renchéri Xavier Bertrand, le mieux placé à droite dans les sondages même si son avance sur Valérie Pécresse (ex-LR) s'est réduite ces dernières semaines.
Le "talent" de Valérie Pécresse et la "détermination" d'Eric Ciotti
Et "je n'imagine pas un seul instant remporter cette élection sans le soutien, sans l'aide de ma famille politique", a-t-il affirmé, promettant que "LR sera la large majorité de (sa) majorité". Xavier Bertrand, applaudi pendant et après son intervention, l'a reconnu : "je sais que je dois convaincre" et "j'ai besoin de faire plus d'efforts que d'autres". Mais il s'est posé en rassembleur, saluant le "talent" de Valérie Pécresse, la "hauteur de vue" de Michel Barnier, la "détermination" d'Eric Ciotti et la "connaissance" de Philippe Juvin, ainsi que Laurent Wauquiez sans qui il "n'imagine pas que l'on fasse campagne".
Autant de ténors réunis jeudi soir à Nîmes pour un dîner dont la photographie a été largement diffusée sur les réseaux sociaux. "Nous sommes rassemblés. Nous sommes prêts", a tweeté le patron de LR Christian Jacob. "Les prémices d'une candidature commune ont été jetées hier", s'est félicité le patron des députés LR Damien Abad selon qui Xavier Bertrand "a fait un pas vers nous".
Cette soirée "a été un marqueur d'une étape importante", a estimé Xavier Bertrand, car "au-delà des positions, on s'est rendu compte que c'est la même famille". Dans cette logique il a proposé trois engagements: "qu'on dialogue et qu'on se voie", ensuite "qu'on se respecte en permanence et qu'on ne s'agresse jamais" car "on aura besoin à la fin de l'année de se retrouver". Enfin "qu'on travaille ensemble autour du projet mené par Les Républicains", dont la trame est selon lui "clairement ce que les Français attendent".
"Une ingérence dans un processus auquel il ne veut pas participer"
Le président des Hauts-de-France a cependant répété son opposition à la primaire, "machine à diviser" car "on cherche les différences qui deviennent des oppositions et cela complique le moment du rassemblement". Dans quelques semaines, "ce sont les instances dirigeantes qui proposeront d'apporter le soutien à une ou un candidat", a expliqué Xavier Bertrand.
LR doit en effet décider le 25 septembre le mode de désignation de son candidat, alors que la direction reste hostile à l'idée d'une primaire, et réfléchit à la possibilité d'un congrès des militants pour trancher. "En creux, ce qu'il dit c'est 'ne faites pas la primaire pour ne pas me marginaliser', c'est un peu une ingérence dans un processus auquel il ne veut pas participer alors que Valérie Pécresse, elle, s'y soumet", notait un proche de la présidente de l'Ile-de-France après le discours.