Dimanche soir, il ne part pas favori, loin de là, mais il espère encore renverser la tendance du premier tour et déjouer les pronostics de cette primaire de la gauche. Il faut dire que Manuel Valls joue très gros : rien d'autre que son avenir politique.
En cas de défaite, un horizon bouché. Pour Manuel Valls, ce sera donc vaincre ou mourir - mourir politiquement bien sûr. Il y a moins de deux mois, il était encore à Matignon. En cas de défaite, il deviendrait quoi ? Un député de 54 ans, rejeté par son parti. Un horizon bouché, d’autant qu’il ne serait pas franchement le mieux placé pour mener la recomposition politique qu'il appelle de ses vœux...
"J’aime la castagne". Alors l'ancien Premier Ministre se bagarre. C'est comme ça qu'il a fait carrière. La confrontation le motive : "j'aime la castagne", répète-t-il. Moqué pour son revirement sur le 49.3, enfariné à Strasbourg, giflé en Bretagne, l'entre-deux-tours ne lui a guère apporté de réconfort. Il n'aura en effet rallié à son panache que Sylvia Pinel, Jean-Luc Bennahmias et quelques hollandais comme Stéphane Le Foll, mais vraiment du bout des lèvres.
Pourtant, Manuel Valls n'a pas plié, ni dévié de son tryptique : république, laïcité, sécurité. Il a martelé "sa" gauche du réel face à l'utopie supposée de son adversaire. Suffisant pour inverser la tendance ? Dimanche soir, l'enjeu est simple : gagner ou s'inventer un avenir.