Sans surprise, le revenu universel a été longuement évoqué mercredi soir lors du débat de l’entre-deux-tours de la primaire PS. Et sans surprise, Manuel Valls et Benoît Hamon ne sont pas tombés d’accord. Le second a attaqué la faisabilité du projet, défendu par le premier avec conviction. Et au-delà, ce sont deux convictions du travail qui se sont affrontées.
"Le candidat de la feuille d'impôt". "Je ne crois pas à la raréfaction du travail. C’est une thèse défendue par Benoit Hamon", a attaqué Manuel Valls. "Il va y avoir de nouveaux métiers, le travail va changer. Le revenu universel, c’est un message de découragement, et pardon du mot, il est fort, d’abdication par rapport aux changements et aux mutations", a insisté le Premier ministre. Qui a aussi pointé le coût "exorbitant" de la mesure. "Derrière cela, ça se traduit par plus de dette, une augmentation de la fiscalité, par la taxation des robots, avec le risque de perdre en attractivité. Je ne veux pas de cela. Je suis le candidat de la feuille de paie. Je ne voudrais pas que Benoît Hamon soit perçu comme le candidat de la feuille d’impôt", a-t-il conclu dans une "punchline" probablement préparée.
"Je suis le candidat de la feuille de paie" : Valls dégaine contre Hamon #PrimaireLeDebatpic.twitter.com/lDP0HxRGYe
— franceinfo plus (@franceinfoplus) 25 janvier 2017
"Ta foi, ta croyance". Je pense que tu n’as à opposer aux études qui existent aujourd’hui sur l’impact de la révolution numérique sur le travail que ta foi, ta croyance qu’il n’y va pas y avoir de raréfaction du travail", a répondu Benoît Hamon, qui a répété que le revenu universel serait institué par étapes, et financé par des transferts de richesse, comme l’impôt sur le patrimoine ou sur les actifs net. "Le revenu universel, c’est l’équivalent d’un nouveau pilier de la Sécurité sociale. Ce ne se fera pas en un jour."