Emmanuel Macron a décidé de saturer l’espace médiatique durant les derniers jours de la campagne des européennes. Le chef de l’État sera l’invité des 20H00 de TF1 et France 2 jeudi soir en marge des commémorations du 80e anniversaire du Débarquement, pour aborder "l'actualité internationale". Mais cette initiative ne passe pas auprès des oppositions, qui estiment que le chef de l'État tentera surtout de favoriser son camp à quelques jours des élections européennes.
Emmanuel Macron s’attire ainsi les foudres des Républicains. "Quelle urgence peut bien imposer que le Président réquisitionne les JT ?" s’interroge France-Xavier Bellamy, alors que les LR ont annoncé saisir l’Arcom. Ils pressent le gendarme de l’audiovisuel d’utiliser ses "pouvoirs de régulation et d'injonction pour (…) rétablir une égalité de traitement entre les candidats". Et la droite est loin d’être seule à s’indigner.
Du temps de parole décompté sur celui de Valérie Hayer ?
Ce sera "Fidel Macron" lance le patron du PS Olivier Faure, qui regrette que le chef de l’État puisse "faire campagne à un moment où plus personne ne pourra lui répondre". De son côté, La France insoumise a, elle aussi, saisi l’Arcom. La tête de liste Manon Aubry demande que "le temps d’antenne du chef de l’État soit décompté du temps de campagne de Valérie Hayer", la tête de liste de la majorité présidentielle aux élections européennes.
Seul le Rassemblement national ne s’empresse pas de monter au front. Et pour cause, "puisqu’il s’implique dans la campagne, il devra rendre des comptes" sourit un proche de Marine Le Pen, impatient de réclamer la dissolution de l’Assemblée après les européennes.