Le ministre s’est retrouvé mardi face aux nombreuses questions du Président de la Cour de justice et devant les premiers témoins appelés à la barre. Éric Dupond-Moretti doit contenir sa colère. Assis dans son fauteuil. Il observe Katia Dubreuil debout à quelques mètres de lui. Cette ancienne présidente du syndicat de la magistrature est le premier témoin à être entendue dans ce procès.
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De nouveaux témoins à la barre
"On est dans une situation de conflit d’intérêt", martèle cette magistrate de 47 ans, habillée cette fois en civile. "Si le ministre avait suivi nos avis dès le début, nous n’en serions pas là !", affirme-t-elle de vive voix. Le garde des Sceaux se retourne vers ses avocats.
Maitre Jacqueline Laffont se lève et fixe la syndicaliste. "Vous êtes témoin et plaignante", lance-t-elle, estimant utile de rappeler que le syndicat de la magistrature, classé très à gauche, est à l’origine de la plainte à l’encontre du ministre.
Le second avocat, Maitre Rémi Lorrain prend le relais. "Derrière vos revendications, n’y a-t-il pas finalement un combat contre une nomination que vous n’avez jamais acceptée ?", interroge-t-il. "J’ai l’impression que votre syndicat n’aime pas beaucoup les gardes des Sceaux... Les visages de Dominique Perben et de Michèle Alliot-Marie n’ont-ils pas été accrochés au mur des cons dans vos locaux ?", plaide-t-il. Sourires crispés du côté des juges, Éric Dupond-Moretti reprend son souffle. Une bouffée d’air de courte durée. Ce mercredi, pas moins de six témoins sont appelés à la barre.