Marine Le Pen et 26 élus du Rassemblement National sont jugés à partir de ce lundi au tribunal correctionnel de Paris. Le parti est soupçonné d’avoir détourné, entre 2004 et 2016, des fonds européens destinés à ses assistants parlementaires, au profit de personnes qui auraient en réalité travaillé pour le compte du parti. Le Parlement européen chiffre le préjudice total à près de 6,8 millions d’euros. Le procès devrait perturber l’agenda de Marine le Pen, qui clame son innocence dans cette affaire.
Un procès qui s’étendra jusqu’au 27 novembre
Marine Le Pen dénonce un procès politique et conteste les faits qui lui sont reprochés. Pour la présidente du groupe RN à l’Assemblée, un assistant parlementaire ne se réduit pas à un poste de fonctionnaire du Parlement européen, mais peut aussi cumuler des missions de militantisme.
Une vision contestée par le parquet de Paris qui, dans son réquisitoire en octobre 2023, estimaient qu’un véritable système avait été mis en place pour faire supporter, par le Parlement européen, une partie des charges de fonctionnement du Front national.
Les accusés encourent une amende d’un million d’euros et une peine maximale de 10 ans de prison, mais aussi une peine d’inéligibilité pouvant aller jusqu’à dix ans. Une telle condamnation viendrait alors contrecarrer l’ambition de Marine Le Pen, qui lorgne déjà sur une quatrième candidature à l’élection présidentielle en 2027.
Enfin, si l’entourage de Marine Le Pen la dit détendue, plusieurs députés craignent déjà l’attention médiatique autour du procès. La déclaration de politique générale de Michel Barnier demain, ainsi que les débats à venir sur le budget, pourraient néanmoins offrir au parti un peu d’oxygène. Le procès doit s’étendre jusqu’au 27 novembre.