Le projet de loi asile et immigration arrive à l’Assemblée nationale cette semaine. Il sera examiné par la Commission des lois à partir de mardi - le ministre de l’Intérieur y sera auditionné à 21 heures – avant d'être débattu dans l’hémicycle mi-avril. L’aile gauche de la majorité a tenté d’adoucir ce texte ces derniers jours, mais Gérard Collomb n’a presque pas voulu retoucher à son projet, quitte à ce qu'une partie des députés En Marche! se désolidarise du projet gouvernemental.
Quelques voix discordantes. Hors de question pour le gouvernement d'apparaître laxiste et de faire preuve d’angélisme, et ce même si quelques députés de la majorité votent contre ce texte. "Ils seront une quinzaine tout au plus", estime auprès d'Europe 1 un pilier du groupe. "On ne va pas faire marche arrière pour eux", ajoute-t-il.
De maigres concessions. Le groupe LREM vient donc de faire le tri entre les amendements acceptables et les autres. Mais ceux qui ont obtenu leur visa sont en réalité assez techniques. L’aile gauche n’a obtenu que de modestes avancées, sur le délai de rétention dans les centres notamment, le nombre d’heures de cours de français pour les demandeurs d’asile ou encore la restriction du délit de solidarité.
La pédagogie selon Collomb. Il s'agit surtout de petits symboles offerts aux anciens socialistes pour éviter que la fronde ne s’amplifie. "Et ça devrait fonctionner", assure un marcheur de la première heure. "Gérard Collomb s’est montré ouvert au dialogue, il a enchaîné les dîners, les rendez-vous avec les députés alors, même s’il ne lâche pas grand-chose, son attitude lui a permis de marquer des points", assure-t-on.