Les débats s'annoncent intenses et le compromis difficile à trouver. Le projet de loi immigration est débattu à compter de ce lundi en commission à l'Assemblée nationale. Après son passage au Sénat, le texte se présente dans une version durcie par rapport à celui initialement élaboré par le gouvernement. Ainsi, l'Aide Médicale d'État (AME) a, par exemple, été transformée en Aide Médicale d’Urgence tandis que l’article 3, portant sur la création d’un titre de séjour pour les métiers en tension, a été supprimé puis réécrit.
Et les positions sont bien tranchées de chaque côté. L’aile gauche de la Macronie promet ainsi de défaire la version du Sénat et de réintroduire un volet régularisation dans le texte. De quoi crisper Les Républicains, qui en ont fait une ligne rouge. "Si la majorité part dans l’idée de défaire par principe ce qu’a fait le Sénat, les choses partent très très mal. En matière d’immigration il ne peut pas y avoir de "en même temps". On ne pas durcir et assouplir en même temps, ce n'est pas possible", grince Annie Genevard, députée LR du Doubs.
"Il y a de quoi répondre à la droite et à la gauche"
Pourtant, la majorité veut croire qu'un compromis avec la droite reste possible. Y compris sur le tant disputé article 3. "Je pense que l'on peut trouver des accords avec chaque groupe politique. Il faut que chaque groupe se regarde dans un miroir et se demande quelle est sa responsabilité : est-ce qu’ils sont là pour les Français ? Pour leur survie ? Pour la présidentielle de 2027 ? Ou alors, on se dit que, dans le texte, il y a de quoi répondre à la gauche et à la droite en même temps sur l'immigration. On en a besoin", assure Ludovic Mendès, député Renaissance et rapporteur du texte.
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La mission s’annonce en tout cas difficile - certains diront même impossible - alors que Gérald Darmanin s’est fixé pour objectif de faire adopter le texte par un vote, et donc sans 49.3.