Un hémicycle dont la température rappelait celle de l'extérieur, brûlante. Lundi a commencé l'examen du projet de loi sur le pouvoir d'achat. Bruno Le Maire a déclaré "vouloir le compromis" mais "pas à coups de milliards". Les oppositions, elles, veulent pousser l'exécutif à lâcher du lest. Si jusque tard dans la nuit, les députés ont débattu de la prime Macron, l'hémicycle a surtout été le théâtre de tensions entre le Rassemblement national (RN) et la France insoumise (LFI).
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"Les bouffons rouges du roi Macron"
Rien ne va plus entre le RN et la NUPES. Notamment, lorsque LFI a déposé un amendement renommant la "prime Macron" en "prime enfumage", provoquant une colère noire des députés Rassemblement national. Quelques minutes avant, le groupe insoumis refusait de voter un amendement issu du groupe LR modifiant les conditions de versement de ladite prime.
Jean-Philippe Tanguy, numéro 2 du groupe RN, a alors attaqué l'extrême gauche : "Collègues de la France insoumise, sincèrement j'ai honte pour vous !" et de poursuivre "il a fallu seulement deux amendements pour voir votre vrai visage, vous n'êtes pas là pour faire avancer le droit des travailleurs !". Le député de la Somme conclut par : "Vous êtes les bouffons rouges du roi Macron !".
Mathilde Panot boycottée par les députés RN
Adrien Quatennens, député insoumis, lui répond : "On a vu le ministre Bruno Le Maire quitter l'hémicycle, mais il peut se rassurer, car il a son sosie vocal, en la personne de M. Tanguy, qui a signé un texte qui pourrait être signé par M. le Maire". "Cela n'a rien d'étonnant, Marine Le Pen a passé la campagne présidentielle à parcourir les plateaux pour dire précisément qu'elle s'opposait à la hausse des salaires… Or, nous on est là sur l'essentiel. Le partage de la valeur, ce n'est pas des primes, c'est une augmentation des salaires."
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Plus tard dans la soirée, le groupe RN a tout simplement quitté l'hémicycle lorsque la cheffe de file des députés LFI, Mathilde Panot, a pris la parole. Un boycott, en réponse à un tweet qu'elle a écrit il y a quelques jours, où elle faisait le lien avec "les collaborationnistes de Vichy" qui "ont organisé la rafle du Vel' d'Hiv'" et l'élection de 89 députés RN. La guerre est ouverte entre les deux formations politiques, et avec un objectif : prendre le leadership de l'opposition à Emmanuel Macron.