3:26
  • Copié
Yanis Darras , modifié à
Le ministre délégué en charge du logement, Guillaume Kasbarian, était l'invité de La Grande interview Europe 1-CNews. Au micro de Romain Desarbres, le ministre est revenu sur son projet de loi sur le logement, qui doit favoriser la mobilité dans le parc social.

Créer un choc d'offre et favoriser la mobiliser : ce sont les objectifs du gouvernement qui, face à la crise du logement, présente en ce début mai son projet de loi sur le logement. En plus de vouloir accélérer la construction de logements neufs, l'exécutif présente aussi ses idées pour favoriser la mobilité au sein du parc social. 

Avoir "un parcours résidentiel plus fluide"

Parmi les solutions proposées : expulser les Français dépassant le plafond de ressource pour avoir plus de mobilité dans le parc. Le projet de loi propose ainsi que les ménages dépassant de 120% les plafonds devront quitter leur logement 18 mois après avoir dépassé le seuil pour la première fois. Environ 30.000 ménages seraient concernés, estime le ministère du Logement. 

"On a besoin d'avoir ce qu'on appelle un parcours résidentiel plus fluide. C'est-à-dire que quand on rentre dans un logement social, c'est qu'on en a besoin. Et puis parce que parfois on travaille, on peut hériter, on peut avoir une amélioration de sa situation, alors, on n'a pas vocation forcément à rester dans un logement social toute sa vie", explique sur le plateau de La Grande interview Europe 1-CNews, Guillaume Kasbarian.

"Le logement social, c'est un moment dans la vie"

"Le logement social doit aller en priorité à ceux qui attendent depuis parfois des années pour pouvoir bénéficier d'un logement social et qui ne s'en sortent pas aujourd'hui", poursuit le ministre délégué en charge du logement, assurant avoir besoin "de plus de mobilité au sein du parc et c'est le sens d'une des dispositions de ce projet de loi qui va améliorer la rotation du parc social. Concrètement, ça veut dire que quand vous serez au plafond, vous commencerez à payer ce qu'on appelle un surloyer. Et puis, si durablement, vous dépassez plus de 20% le plafond, environ sur deux ans, à ce moment-là, le bailleur vous demandera de libérer votre logement pour que vous puissiez vous loger dans le logement libre", explique-t-il. 

"Le sur-loyer, ça concerne par exemple à Paris un ménage avec deux enfants qui gagne 8.000 euros", explique-t-il, estimant qu'avec un revenu aussi haut, il n'y avait la possibilité de se loger dans le parc privé. "C'est une question de réalité, de justice sociale. Utiliser le logement social pour ceux qui en ont le plus besoin". Et d'ajouter : "Le logement social, c'est un moment dans la vie, mais c'est pas un droit à vie. Le logement social à vie n'existe pas", conclut-il.