Ce changement de portefeuille ministériel est passé quasiment inaperçu au milieu des polémiques sur les nominations de Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti, notamment. Au sein du gouvernement de Jean Castex, Marlène Schiappa a quitté le secrétariat d'État à l'Égalité entre les femmes et les hommes pour devenir ministre déléguée à la Citoyenneté, auprès du ministre de l'Intérieur. Mais que va-t-elle faire dans ce ministère aux contours encore flous ?
Discriminations, intégration…
"On travaille à sa feuille de route", explique un conseiller place Beauvau, qui reconnait que ce ministère délégué n’est pas encore très concret. "Le thème est suffisamment vaste pour faire rentrer beaucoup de choses", plaide pourtant un proche de Marlène Schiappa. Intégration, discriminations, naturalisation, laïcité… La nouvelle ministre veut prendre la main sur de nombreux dossiers.
Est-ce une récompense de son travail effectué à l'Égalité entre les femmes et les hommes depuis trois ans ? "C'est une véritable promotion", affirme l'un de ses collaborateurs. "Le président la voulait sur des sujets régaliens." La ministre déléguée prévoit également de continuer à s'occuper de la formation des policiers contre les violences sexistes, une compétence qu’elle avait développée depuis 2017. L’entourage de la ministre jure qu’elle ne marchera pas sur les plates-bandes d'Élisabeth Moreno, qui la remplace au secrétariat d'État à l'Égalité entre les femmes et les hommes.
Caution féministe assumée
La nomination de Marlène Schiappa au ministère de l'Intérieur a pu étonner. Il s'agit du fruit des dernières heures de tractations du remaniement, il y a quelques jours : Jean Castex impose Gérald Darmanin à Beauvau, mais Emmanuel Macron exige que Marlène Schiappa soit à ses côtés. L'un des pionnières du mouvement macroniste représente une caution féminine et féministe assumée par l’entourage de la ministre. "Elle représente les droits des femmes dans ce ministère", assure un proche.
Est-elle pour autant à l’aise avec l’enquête pour viol visant Gérald Darmanin ? Son entourage balaie la question et met en avant la présomption d’innocence : "Le sujet a été abordé, y compris avec le président", fait-on simplement savoir à Europe 1.