Qu'est-ce que le mouvement «Les rénovateurs», évoqué par Bayrou lors de sa passation de pouvoir avec Barnier ?
Lors de la passation de pouvoir vendredi à Matignon entre le Premier ministre sortant Michel Barnier et son successeur François Bayrou, ce dernier a évoqué leur premier engagement politique, dans un mouvement appelé "les rénovateurs". De quoi s'agit-il, et quelles personnalités y ont figuré ? Europe 1 fait le point.
Le vendredi 13 décembre 2024 restera comme un jour de chance pour François Bayrou. Après une matinée tendue avec le président Emmanuel Macron, le patron du Modem a été nommé Premier ministre en remplacement de Michel Barnier, victime d'une motion de censure début décembre. Les deux hommes se sont retrouvés en fin de journée pour la traditionnelle passation de pouvoir, devant les marches de l'hôtel Matignon à Paris, avant de prononcer chacun un discours.
Lorsque Michel Barnier a cédé la parole à François Bayrou, ce dernier a commencé son discours, d'abord en tutoyant le négociateur du Brexit, avant de reprendre le chemin du vouvoiement. "Cher Michel, vous avez dit que nous nous connaissions depuis longtemps. C'est absolument vrai : notre premier engagement ensemble, c'était dans un mouvement qu'on appelait 'les rénovateurs'", a-t-il déclaré.
La volonté d'un renouvellement de la droite
Il faut revenir à l'année 1989 pour découvrir les origines de ce mouvement. À la suite des élections municipales de mars, qui voient François Bayrou, 37 ans, s'incliner au second tour à Pau, le Béarnais s'invite dans un groupe de 12 personnalités politiques, âgées de moins de 50 ans. Parmi ces jeunes politiques donc, Michel Barnier, accompagné de François Fillon, Philippe de Villiers, Philippe Séguin, Michel Noir, Alain Carignon, Étienne Pinte, Dominique Baudis, Charles Millon, François d'Aubert et Bernard Bosson.
Ensemble, à l'heure du RPR et de l'UDF, ils réclament un renouvellement de la droite avant les élections européennes du mois de juin, et la création d'un parti unique à droite. C'est pourquoi ils sont surnommés "les rénovateurs". Ce mouvement reste cependant éphémère, puisque des divergences politiques apparaissent entre ces personnalités. François Bayrou décide d'ailleurs de ne pas intégrer les néo-conservateurs en 1990, avant d'être promu secrétaire général de l'UDF en 1991.
La passation de pouvoir avec Michel Barnier aura donc été l'occasion pour le nouveau locataire de Matignon de rappeler, devant les médias français, cette aventure politique qui remonte à plus d'une trentaine d'années.