Gabriel Attal n'aura pas eu beaucoup de répit. À peine nommé Premier ministre par Emmanuel Macron ce mardi, le nouveau locataire de place Beauvau a pris la direction du Pas-de-Calais pour aller à la rencontre des sinistrés, victimes des inondations qui ont touché la région. Il a aussi reçu une injonction presque unanime de l'ensemble de la gauche : celle de soumettre sa légitimité et celle de son gouvernement à un vote de confiance, devant les députés.
"Dans toutes les démocraties parlementaires du monde, un Premier ministre, quand il vient d'être nommé, il se présente devant l'Assemblée nationale, il présente sa feuille de route et il se soumet à un vote de confiance. Voilà ce que nous demandons", a ainsi déclaré le coordinateur national de la France insoumise Manuel Bompard sur BFMTV. Olivier Faure, premier secrétaire du PS a, lui, fait valoir sur France Inter une "tradition républicaine qu'un Premier ministre vienne chercher l'onction du Parlement".
Une procédure qui n'est pas obligatoire
Il est, en effet, de coutume qu'un nouveau chef de gouvernement, fraîchement nommé, prononce, devant les députés, un discours de politique générale destiné à fixer le cap de la nouvelle équipe exécutive, dont il engage ensuite la responsabilité, comme le permet l'article 49 de la Constitution. Il appartient ensuite aux parlementaires d'accorder, ou non, leur confiance à travers un vote.
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Activer cette procédure n'a toutefois rien d'obligatoire. Ce qui, en l'occurrence, a plutôt tendance à arranger Gabriel Attal, dans la mesure où le camp présidentiel ne bénéficie que d'une majorité relative à l'Assemblée nationale. Or, pour assurer le succès de l'opération, le nouveau chef de l'exécutif doit recueillir la majorité absolue des suffrages exprimés. En juin 2022, Elisabeth Borne avait d'ailleurs préféré ne pas prendre de risque et avait donc renoncé au vote de confiance pour la première fois depuis 1993. Quatre autres chefs de gouvernement s'y étaient soustraits avant elle : Maurice Couve de Murville, Michel Rocard, Édith Cresson et Pierre Bérégovoy.
Dans ce cas de figure, les oppositions peuvent déposer une motion de censure, dans l'espoir de faire tomber le nouveau gouvernement. Mais la procédure a très peu de chance d'aboutir. En 2022, celle de la Nupes n'avait recueilli que 146 voix pour, sur les 289 requises.