Qui est Agnès Buzyn, la nouvelle ministre des Solidarités et de la Santé ?

Agnès Buzyn
© FRANCOIS GUILLOT / AFP
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E.R , modifié à
Ministre inattendue, Agnès Buzyn est nommée au poste de ministre des Solidarités et de la Santé. Issue de la société civile, médecin, professeure et chercheuse, elle a dirigé plusieurs grands organismes de la Santé française. 

#SON ETAT CIVIL

Date et lieu de naissance. De père chirurgien et de mère psychanalyste, elle est née le 1er novembre 1962 à Paris. Son père juif polonais est un rescapé du camp d’Auschwitz.

Situation familiale. Mariée à Yves Lévy, patron de l'Inserm, elle est mère de trois enfants. 

Signe particulier. Médecin, spécialiste des maladies du sang, de l’immunologie et de la transplantation, elle vient de la société civile.

#SES COMPETENCES

Son cursus scolaire. Elle passe ses années lycée à l’École alsacienne de Paris, une école privée laïque. Elle fait ses études de médecine à Paris 5, et réalise son internat à l’Hôpital Necker de Paris.

Son expérience politique. Agnès Buzyn n’a jamais été élue, et n’a jamais occupé de fonction dans un gouvernement. En 2016, François Hollande la nomme à la tête de la Haute autorité de la Santé.

Son expérience professionnelle. Tout en gérant une unité de soins intensifs d’hématologie et de greffe de moelle à l’hôpital Necker pendant dix-neuf ans, Agnès Buzyn occupe depuis 2004 un poste d’enseignante-chercheuse à l’université Pierre-Marie-Curie.

#PLUS ET MOINS

Ses atouts. Agnès Buzyn a su gagner ses galons dans le monde de la santé, investie à de hautes responsabilités sous les mandats de Chirac, Sarkozy puis Hollande. Elle a présidé le conseil d’administration de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), où elle a géré la crise post-Fukushima.

Elle a également dirigé pendant cinq ans l’Institut national du cancer, avant d’être nommée en 2016 à la tête de la Haute autorité de la Santé (HAS), où elle gérait 400 employés et 2.800 experts.

Ses points faibles. Si elle compte de nombreux soutiens parmi les médecins, la nouvelle locataire de l’Avenue de Ségur pourrait manquer d’appuis pour faire face aux méandres politiques qu’elle connaît très peu.

Ses propos ambigus sur les liens entre santé et lobbying pharmaceutique pourraient lui valoir quelques attaques. Début 2013, elle avait suggéré que les liens d’intérêts entre experts et laboratoires étaient un gage de compétences, en affirmant : "Il faut expliquer que vouloir des experts sans aucun lien avec l’industrie pharmaceutique pose la question de la compétence des experts". Des propos épinglés par Mediapart en mars 2016 lors de sa nomination à la HAS.

#SES RESEAUX

Agnès Buzyn peut compter sur son réseau familial, qui compte beaucoup de médecins. Son mari Yves Lévy est depuis juin 2014 le PDG de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).

De par ses expériences à la tête des différents organismes qu’elle a dirigés, elle connaît les acteurs avec lesquels elle sera amenée à discuter.

#CE QU'ELLE PENSE DE MACRON

Agnès Buzyn n’a pas exprimé d’avis direct sur le nouveau président de la République dans la presse, ni sur Twitter puisqu’elle vient tout juste d’ouvrir son compte. Militant pour l’égalité de l’accès aux soins, elle devrait soutenir la promesse d’Emmanuel Macron de rembourser les lunettes et les prothèses à 100%.

Mais la nouvelle ministre de la Santé s’est aussi souvent exprimée dans le cadre de la lutte contre l’alcoolisme. En novembre 2015, alors ministre de l’Économie, Emmanuel Macron avait soutenu l’amendement de la loi Évin autorisant les contenus publicitaires pour les alcools justifiant une appellation d’origine.

Or selon Libération, Agnès Buzyn, qui dirigeait à l’époque l’Institut national du cancer, avait alerté : "Une augmentation de 1% des investissements dans les publicités pour l’alcool, c’est 0,15% d’alcool consommé en plus".