Marseille a élu lundi un maire socialiste, Benoît Payan. Lors de sa démission surprise, mardi dernier, l'écologiste Michèle Rubirola a souhaité que son premier adjoint lui succède et le conseil municipal a donc entériné ce choix. Seul candidat en lice de la majorité municipale, Benoît Payan, 42 ans, devient ainsi le plus jeune maire de l'histoire de Marseille. Après 25 ans de règne de Jean-Claude Gaudin (LR) et une parenthèse verte de gauche de cinq mois et 11 jours, le Parti socialiste (PS) reprend symboliquement le fauteuil occupé pendant 33 ans par Gaston Defferre, ex-ministre de l'Intérieur de François Mitterrand.
Chef de file de l'opposition socialiste pendant l'ère Gaudin
Chef de file de l'opposition socialiste pendant le dernier mandat de Jean-Claude Gaudin, Benoît Payan n'a pas toujours fait l'unanimité au sein des différentes composantes du Printemps marseillais, et avait laissé la tête de liste de cette union de la gauche à Michèle Rubirola quand les négociations achoppaient autour de sa personne. "Le Printemps marseillais, c’est un collectif que nous avons construit loin des étiquettes et des postures partisanes, avec l'ensemble de la gauche, des écologistes et des citoyens rassemblés et nous en sommes fiers", a-t-il écrit mercredi sur Facebook. "Notre majorité est belle et plurielle. Elle est à l'image de notre ville, qui sait se réinventer, se recréer. Elle écoute, elle dialogue, elle avance".
Le conseil municipal, s'est réuni lundi matin. Le Printemps marseillais n'y dispose pas à lui seul de la majorité absolue, et a pu compter, comme en juillet lors de l'élection de Michèle Rubirola, sur les voix de l'ex-sénatrice socialiste Samia Ghali, actuellement deuxième adjointe au maire, et de ses soutiens pour l'atteindre.
Nous avons commencé ensemble, nous continuerons ensemble. Marseille le mérite.
— Benoît Payan (@BenoitPayan) December 16, 2020
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Proche d'Olivier Faure
Au Parti socialiste local depuis son plus jeune âge, Benoît Payan est né et a grandi à Marseille dans le quartier Pont-de-Vivaux, dans le 10e arrondissement. Après des études de droit, il intègre successivement les cabinets du président (PS) du Conseil régional, Michel Vauzelle, et celui de l'ex-ministre Marie-Arlette Carlotti (PS), au gouvernement. Il gagne, en 2014, sa première élection et se retrouve conseiller municipal dans les 4e et 5e arrondissements de Marseille, se faisant remarquer lors de ses différentes prises de parole, notamment son refus du Partenariat public-privé des écoles.
L'année suivante, il devient conseiller départemental dans le premier canton de Marseille aux côtés de Michèle Rubirola, avec 67,01% des voix au second tour. Au sein du PS, il est proche du premier secrétaire du parti, Olivier Faure. C'est ce dernier qui l'avait mandaté pour mener à bien l'union de la gauche à Marseille pour les municipales de 2020.