Elle est "celle qui murmure à l’oreille de Macron", comme le titre le site d’information sénégalais Waxma, qui faisait son portrait dès le mois de février. Dans l’entourage d’Emmanuel Macron, Sibeth Ndiaye occupe une place précieuse. C'est elle qui est chargée d'organiser les points presse, de répondre aux demandes d’interview, de debriefer le candidat Macron sur la couverture média de sa campagne…
Le documentaire de TF1 la met en évidence. Cette jeune femme, portant lunettes et parfois dreadlocks, souriante et dynamique, a intéressé la presse africaine bien avant qu’on ne la découvre en France, notamment par le biais du documentaire Les coulisses d'une victoire diffusé lundi soir sur TF1. C’est l’hebdomadaire Jeune Afrique qui lui consacre le portrait le plus complet, et la surnomme "La Sénégalaise incontournable de la campagne d’En Marche!".
Elle n'est Française que depuis un an. Son prénom, Sibeth, signifie "qui a gagné beaucoup de combats" en langue diola, parlée notamment en Casamance - la jeune femme parle, elle, le wolof. Sibeth Ndiaye est née à Dakar, de mère togolaise. Ses sœurs vivent d’ailleurs toujours dans ces pays d’Afrique de l’Ouest : Sénégal, Togo et Nigéria. Mais celle qui vit en France depuis sa jeunesse et est maman de trois enfants n’est formellement Française que depuis un an. Elle explique en riant, dans une interview, toujours à Jeune Afrique, avoir mis beaucoup de temps à se décider à demander la naturalisation.
Passée par le syndicalisme étudiant et le PS. Malgré son jeune âge et sa discrétion, Sibeth Ndiaye a déjà une grosse expérience d’engagement. Elle est titulaire d’un DESS en économie de la santé, et elle est passée par le syndicalisme étudiant avant d’entrer au PS en 2002 : le déclic pour elle, c’était l’accession de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle en 2002. Au sein du Parti socialiste, elle a été secrétaire nationale chargée de la petite enfance, a notamment travaillé avec Claude Bartolone en Seine-Saint-Denis puis dans les cabinets ministériels d’Arnaud Montebourg et d’un certain Emmanuel Macron, à Bercy.
A Jeune Afrique, elle explique ce qui l’a séduit dans l’aventure du mouvement En Marche! : "La volonté de transcender les clivages, la tentative audacieuse pour essayer autre chose, et le sentiment que ça ne pouvait plus continuer comme avant". Une audace aujourd’hui récompensée.