C'est une passion qu'il n'a jamais cachée : François Hollande adore le football. Et si les internautes ont pu se gausser des photos de l'ancien chef de l'État en train de mouiller le maillot, lui revendique pleinement cette appétence pour le ballon rond. "Qui vous dit que je n'ai pas essayé d'être footballeur ?", lance même François Hollande, taquin, invité d'Europe 1 dimanche. "J'ai joué, j'ai espéré être parmi ceux qui auraient pu faire une carrière. Est-ce mon style ou mon peu d'assiduité à l'entraînement qui m'en ont empêché ? Tout cela a abouti au fait que je suis devenu celui que je suis aujourd'hui", raconte l'ex-président de la République.
Joueur du FC Rouen. Le football, François Hollande l'a côtoyé dès l'enfance. "Le souvenir que j'ai, très tôt, c'est d'avoir acheté L'Équipe et France Football. Je suivais le club de Rouen, je connaissais par cœur les compositions de l'équipe, mon grand-père m'avait aussi acheté les vignettes Panini, etc.", se souvient-il. C'est également à Rouen, où il a vécu jusqu'à ses dix ans, que le jeune François Hollande a fait ses premiers pas sur un terrain, dans les catégories de minimes et de cadets du FC Rouen.
Le début d'une longue "carrière", en parallèle de son ascension vers les plus hautes sphères de l'État. "Dans mon parcours scolaire et universitaire, jusqu'à l'ENA, j'ai toujours joué au football. Idem au service militaire", souligne-t-il. Une passion marquée par une régularité : le socialiste Hollande a toujours joué… à droite. "J'étais ailier droit. À l'époque, on parlait encore d'ailier. Maintenant, ce sont des 'avants', avec une permutation beaucoup plus grande", analyse le Normand.
Matches parlementaires et retenue présidentielle. Élu député de Corrèze en 1997, François Hollande intègre en cette qualité la fameuse équipe de l'Assemblée nationale. Chaque année, quelques matches, souvent pour une bonne cause, sont organisés et mélangent des parlementaires de tous bords. Une rencontre en particulier revient à l'ancien député. "Dominique Rocheteau, qui organisait un match pour une cause humanitaire, nous avait conviés. Je me souviens que le fils de Nicolas Sarkozy jouait… dans l'équipe adverse", lâche-t-il avec un sourire. "Ma carrière footballistique s'est arrêtée à peu près à ce moment-là", ajoute-t-il, en référence à son entrée à l'Élysée en 2012.
Mais même président de la République, François Hollande a toujours gardé une petite place dans son cœur pour le ballon rond. "Quand j'étais président, je me rendais à des matches de football pour des compétitions officielles et c'était toujours une joie. Même si je ne pouvais pas toujours l'exprimer pleinement, fonction présidentielle oblige", se remémore-t-il. Aurait-il, comme Emmanuel Macron, laissé éclater sa joie s'il avait encore été président lors de la victoire des Bleus à la Coupe du monde ? Lui seul le sait…
Aujourd'hui retraité des terrains - mais peut-être pas tout à fait de la politique -, François Hollande tient à donner un conseil à tous les parents : "Ne retenez pas vos enfants s'ils ont cet amour pour un sport, quel qu'il soit". "Le football m'a ouvert l'esprit. J'ai lu le journal, j'ai lu des livres, je me suis intéressé à des villes, à la géographie, au monde, grâce au football. La culture populaire, je l'ai acquise à travers le sport", affirme l'ancien chef de l'État.
Mixité sociale. François Hollande garde également un souvenir ému de ses sorties au stade le week-end. "Quand j'étais très jeune, mon grand-père maternel m'emmenait au stade voir des matches. J'ai découvert ce qu'était un public, les échanges entre supporters. On partageait les mêmes émotions, les mêmes inquiétudes quand notre équipe ne gagnait pas, les mêmes révoltes quand une décision arbitrale ne nous plaisait pas", raconte-t-il. Il note ainsi l'importance de cette possibilité propre au football : "parler aux autres, avoir une relation avec des inconnus qui deviennent des semblables, parfois des proches, malgré les différentes catégories sociales".
S'il a désormais un peu plus de temps libre qu'au cours des dernières années, François Hollande confesse en consacrer une petite partie au football. "Je suis allé voir, cet été, un match de l'OM, car j'étais en vacances pas loin. Je le fais vraiment par plaisir", indique-t-il. Et de conclure : "Il n'y a rien de pire dans la vie que de ne pas avoir de passion".