Jordan Bardella a exprimé ce samedi sa "reconnaissance" et sa "fierté de travailler avec" Marine Le Pen, "mais surtout pour elle et à ses côtés", lors de son premier discours de président élu du RN, poste auquel il a succédé à la triple candidate à la présidentielle. Avec près de 85% des voix, l'eurodéputé de 27 ans s'est imposé sans difficulté face à Louis Aliot. En clôture d'un congrès tenu à Paris, le nouveau numéro un a rendu hommage à sa mère, italienne naturalisée française, mais surtout à Marine Le Pen, "à qui je dois ce que je suis" et qui lui "a fait découvrir la politique".
"Elle m'a donné le goût de l'engagement"
Le jeune homme s'interrompt, laisse couler une larme sur sa joue, puis prend une grande inspiration en se penchant légèrement en arrière, les yeux mi-clos, pendant que la salle applaudit à tout rompre. "Elle m'a donné le goût de l'engagement", se reprend-il une demi-minute plus tard, en lui jurant sa "reconnaissance, mais aussi (sa) fierté de travailler avec elle, mais surtout pour elle et à ses côtés". Une manière de répondre aux procès en excès d'ambition que lui font certains de ses détracteurs, ou de divergence avec la ligne "mariniste", ce qu'il récuse.
Jordan Bardella a toutefois adressé un clin d'œil à sa frange droite en fustigeant "une France qui voudrait faire de l'identité un gros mot", alors que ses accointances avec les "identitaires", notamment proches d'Eric Zemmour, est dénoncée par ses opposants. Mais, développant les thèmes fétiches du parti d'extrême droite, lutte contre l'immigration en tête, il a voulu rassurer en affirmant la nécessité de "marcher sur nos deux pieds en occupant tout le spectre politique, en nous préoccupant de l'inquiétude sociale de la fin du mois comme de l'urgence vitale de la fin de la France".
>> LIRE AUSSI - Accusation de racisme : l'Assemblée nationale exclut pour 15 jours le député RN de Fournas
Un soutien au député Grégoire de Fournas
L'apparence de rassemblement a pourtant été mise à mal dès l'annonce de son élection, samedi midi, lorsque Steeve Briois, figure du parti, a dénoncé dans un communiqué au vitriol "un rabougrissement" du parti" désormais sensible selon lui à "des positions droitardes". Sans lui répondre directement, Jordan Bardella a appelé à une "attitude respectueuse et amicale" de tous.
Il a en revanche soutenu sans ambiguïté le député Grégoire de Fournas, député RN exclu de l'Assemblée après avoir tenu des propos jugés racistes, quand Marine Le Pen avait pris soin samedi de taire l'embarrassante affaire. "Les professionnels de l'indignation sélective ont manipulé un propos qui évoquait le retour logique des bateaux de clandestins dans les ports d'origine", a défendu sans réserve M. Bardella.