C'est l'un des grands enseignements de la réélection d'Emmanuel Macron dimanche soir : après l'effondrement des partis traditionnels au premier tour de la présidentielle, ce sont désormais trois blocs qui vont dessiner la vie politique. Il s'agit du bloc national de Marine Le Pen, le bloc central d’Emmanuel Macron et celui de l’extrême gauche de Jean-Luc Mélenchon. Avant d'évoquer une recomposition du paysage politique, il s'agit pour l'heure d'une véritable décomposition avec ces trois blocs qui ont tout pulvérisé.
Dimanche soir, les deux partis historiques, le Parti socialiste et Les Républicains, qui ont occupé une place centrale dans la cinquième République, n’ont presque pas été mentionnés ou cités.
Un grand écart à éviter pour Emmanuel Macron
Toutefois, la difficulté pour ces trois blocs dominants, c'est qu'ils n'ont presque rien en commun. C'est le symptôme d'une France fracturée comme jamais. Les électeurs d'Emmanuel Macron sont âgés, habitent dans les villes et gagnent pour la plupart d’entre eux plus de 2.500 euros par mois. De l’autre côté, les électeurs de Marine Le Pen, plus populaires, plus jeunes, habitent dans les villes moyennes et les campagnes et gagnent moins de 2.500 euros par mois.
La question qui se pose désormais pour le président réélu est sa capacité à gouverner. Sa victoire contre Marine Le Pen est certes assez large, mais le pays semble déréglé et plus que défiant à l’égard des politiques. Emmanuel Macron doit désormais composer avec ses électeurs du second tour, allant de l’extrême gauche de Jean-Luc Mélenchon aux Républicains, et éviter le grand écart. Un défi de plus pour le chef de l’État qui a promis, sans en dire plus, une révolution dans la pratique du pouvoir.