En déclenchant le 49.3 pour faire passer sa très contestée réforme des retraites, le gouvernement a aussi provoqué la colère de nombreux Français. Ce vendredi soir, à Paris, au cours d'une deuxième soirée tendue place de la Concorde, 61 personnes ont été interpellées. Ce week-end est donc à haut risque : les forces de l'ordre ainsi que le ministère de l'Intérieur craignent des débordements.
Vers une radicalisation de la contestation ?
La sécurité des élus fait partie des premières priorités. Gérald Darmanin a demandé au préfet d'assurer la surveillance des permanences et des domiciles des parlementaires, notamment ceux de la majorité. Vient ensuite le sujet de l'ordre public. "Oui" aux manifestations encadrées, dit le ministre de l'Intérieur. "Non" à la "zadisation", selon les mots d'une source place Beauvau.
Une vigilance particulière sera apportée autour des blocages d'incinérateurs, de raffineries, de dépôts pétroliers et des grands axes routiers. Car le renseignement territorial s'attend à une radicalisation de la contestation, notamment avec le risque d'actions coups de poing, d'un retour des gilets jaunes et de débordements. "Les services de renseignement vont travailler là-dessus pour voir si ce mouvement est vraiment fédéré, s'il est vraiment spontané ou s'il est entretenu par une partie de l'ultragauche", ajoute au micro d'Europe 1 Jean-Christophe Couvy, secrétaire national Unité SGP Police.
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Quant aux syndicats, ils cherchent à renouveler leur mode d'action. Ils ont appelé à multiplier les rassemblements locaux tout au long du week-end, avant un début de semaine qui risque d'être compliqué en termes de maintien de l'ordre, notamment avec les épreuves anticipées du baccalauréat prévues lundi, mardi et mercredi. Les préfets sont sommés de sécuriser l'examen et l'acheminement des 530.000 candidats jusque devant leurs copies.
Une grande journée de mobilisation est également prévue jeudi prochain, à l'initiative de l'intersyndicale. "Avec peut-être des éléments subversifs qui viendraient. Ce qu'il ne faudrait pas, c'est que le mauvais côté des choses, la violence, prennent le pas sur des manifestants qui n'étaient pas radicalisés", conclut Jean-Christophe Couvy.