Un combat politique en parallèle du combat social. Alors que les mobilisations contre la réforme des retraites se poursuivent, notamment pour protester contre le décalage de l'âge légal de départ à 64 ans, l'examen du texte continue lui aussi. Après un premier passage troublé à l'Assemblée nationale, la réforme des retraites a été débattue au Sénat avant d'être adoptée peu avant minuit ce samedi. Avec le déclenchement du 44.3 de la Constitution, le timing était serré et les débats nettement accélérés pour aller au bout du texte.
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C'est pour cette raison que Bruno Retailleau, le chef de file des Républicains dans la chambre haute, a renoncé à présenter son amendement concernant la suppression des régimes spéciaux pour les salariés actuels, soit l'abandon de la clause du grand-père. En faisant ce geste, le sénateur de droite ont donné un nouveau coup d'accélérateur à l'examen de la réforme.
Le test de la commission mixte paritaire
Le vote du Sénat était cruciale pour le gouvernement, qui cherche absolument une légitimité institutionnelle pour espérer calmer la contestation dans la rue, sans avoir à passer par le 49.3.
Après l'adoption de ce texte, la prochaine étape se déroulera dans la fameuse commission mixte paritaire (CMP), qui aura lieu mardi 14 mars. Cette commission réunit sept membres de l'Assemblée nationale et sept issus du Sénat. Les élus devront se mettre d'accord sur une version commune du texte pour les deux chambres. Les débats s'annoncent d'ailleurs animés car chaque formation politique sera présente, de La France insoumise au Rassemblement national. Le seul espoir du gouvernement d'obtenir une majorité dans cette commission sera donc de trouver un accord avec Les Républicains.