Le jeudi 19 janvier marquera le début de la mobilisation contre la réforme des retraites. Les huit principaux syndicats se sont accordés sur cette date ce mardi soir, peu après les annonces de la Première ministre Élisabeth Borne. Ce mercredi matin, le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard a confirmé que son parti grossira les rangs des cortèges partout en France. Face à l'organisation des différents opposants à la réforme, il n'y a tout de même pas d'inquiétude, officiellement, du côté de l'exécutif.
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En réalité, le gouvernement ne se projette pas dans l'idée d'une mobilisation massive, explique le porte-parole du gouvernement Olivier Véran. "Le plus dur était de présenter cette réforme. Maintenant, c'est fait !", sourit un conseiller auprès d'Europe 1, comme si l'épreuve du feu était passée. D'ailleurs, le jour de la première mobilisation, Emmanuel Macron ne sera pas à Paris mais à Barcelone pour un sommet franco-espagnol.
Élisabeth Borne prête "au cas où ça pète"
Pour autant, il est hors de question pour l'exécutif de baisser la garde. "On reste concentré car nous n'avons aucune visibilité sur l'ampleur que peut prendre le mouvement de contestation. On ne peut pas anticiper", relate un proche d'un ministre. Le gouvernement pointe une intention particulière sur les nouvelles sources de mobilisation, notamment les groupes sur les réseaux sociaux qui échappent aux syndicats.
En attendant les manifestations et la date butoir du 19 janvier, le gouvernement compte détailler cette réforme. Le parti Renaissance a édité un tract spécial retraites, et les parlementaires ont reçu pour consigne d'aller sur le terrain et d'animer des réunions publiques. "Le temps de la pédagogie, c'est maintenant. Il faut expliquer notre projet avant l'arrivée du texte au Parlement pour gagner du temps", décrypte un stratège, car selon lui, "au Parlement, ce sera le bordel et il ne s'agira que de riposter aux attaques".
Des mesures d'assouplissement pour, éventuellement, essayer de calmer une importante fronde sociale ne sont pas écartées. Un autre conseiller analyse que "dire qu'Élisabeth Borne n'a rien sous le pied au cas où ça pète, c'est mal la connaître".