À quoi s'attendre le 7 mars ? Comme le dit Philippe Martinez dans le Journal du dimanche, "mardi on passe à la vitesse supérieur, il n'y a rien à négocier, à Emmanuel Macron de retirer sa réforme des retraites". Invité dans Europe 1 Soir Week-end, le secrétaire général de FO Frédéric Souillot, revient sur les propos de son camarade. "Cela veut dire la France à l'arrêt dès mardi. Elle a déjà commencé ce dimanche avec le préavis de grève des routiers. Puis depuis deux jours sur les industries électriques et gazières", précise-t-il au micro de Pierre de Vilno.
"Il y aura des grèves de partout"
Concrètement, où se situent exactement ces actions ? "Cela se situe partout, surtout en province, puisque ce projet de réforme est aussi le catalyseur d'une hausse des salaires qui n'arrive pas, de l'inflation, des produits frais qui se sont envolés et le coût de l'énergie", souligne Frédéric Souillot. Face à la sixième journée de mobilisation prévue ce mardi, où près de 1,4 million de personnes sont attendues dans les rues partout en France, certains Français s'inquiètent concernant leur organisation. Pour le secrétaire général de FO, "il y aura des grèves de partout".
"94% des actifs sont contre un recul de l'âge de départ ou un allongement de la durée de cotisation. Donc il n'y aura pas de grève par procuration. Qu'on soit dans le public ou dans le privé, dans les transports collectifs ou dans une industrie, il y aura des grèves partout et puis dans certains endroits, des moyens d'action. Je reprends souvent l'exemple des Pyrénées Orientales où ils vont bloquer les péages et les ronds points", affirme-t-il. Interrogé sur les actions mises en place ce mardi, Frédéric Souillot précise, sans donner trop de détail, qu'un "certain nombre de tracteurs viendront pour manifester et que, peut-être, ils s'arrêteront et tomberont en panne sur des ronds points".
Le ras-le-bol des Français
Alors que plusieurs actions sont annoncées pour mardi, les Français expriment leur ras-le-bol concernant les différentes grèves. "C'est dommage de prendre en otage la France, cela me fait un peu peur par rapport à l'économie. Je pense qu'elle va être impactée, peut-être pas de manière directe, mais de manière indirecte", déplore un homme au micro d'Europe 1. "Cela va trop loin parce qu'on n'y est pour rien. Je comprends les revendications des gens mais c'est pas pour ça qu'il faut faire payer les autres", reconnait une jeune femme. "Bloquer et mettre tout le monde dans l'embarras, ça pose problème", affirme un autre citoyen.
"On a déjà du mal à se relever de tout ce qui nous est arrivé dernièrement. Faut arrêter quand même. Mon inquiétude c'est d'arriver au travail. J'ai plusieurs employeurs, ça veut dire que je dois faire tout les trajets à pied", regrette une salariée. Puis, un médecin s'inquiète de pouvoir se rendre auprès de ses patients. "Je vais dans des établissements en banlieue et je m'y rend en transports en commun. J'espère que je pourrais le faire".
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"Qu'ils nous rejoignent sur nos piquets de grève"
Des réactions auxquelles a tenu répondre Frédéric Souillot. "Je leur réponds qu'ils nous rejoignent sur nos piquets de grève ou dans nos cortèges pour une partie d'entre eux. Le médecin qui affirme se déplacer en transports collectifs, quand la médecine était en grève il y a encore une semaine et qu'ils avaient mis 80% de grévistes, on n'a pas critiqué le mode d'action. Donc la grève, c'est la solution pacifique et constitutionnelle pour les travailleurs de faire valoir leurs revendications. Pour nous, ce n'est pas de recul de l'âge de départ et pas d'allongement de la durée de cotisation", conclut-il.