Le point de blocage est toujours le même. La retraite à 64 ans est un âge de départ qui crispe tous les syndicats mais aussi le monde associatif avec des associations qui ont peur de perdre des bénévoles. Les plus de 65 ans représentent un tiers des bénévoles des associations françaises. Quatre présidents d'associations sur dix sont aussi des seniors. L'association Saint-Vincent-de-Paul, par exemple, lutte contre la précarité.
"Ce sont eux qui font vivre la structure"
"Je suis arrivée au lendemain de ma retraite", à 74 ans, Anne-Marie vient d'être nommée présidente de l'antenne du Morbihan de l'association Saint-Vincent-de-Paul. Lunettes sur le nez, gilet en laine impeccable, depuis presque 20 ans cette bénévole rend visite à des familles dans la précarité et distribue des colis alimentaires. "Il fallait déjà que je fasse quelque chose. J'étais très active, donc je n'allais pas rester comme ça sans rien faire. Notre cible privilégiée de recrutement, ce sont les jeunes retraités", précise-t-elle. Deux tiers des 17.000 bénévoles de l'association sont à la retraite.
Le secrétaire général de l'association, Patrick d'Hérouville, suit de près l'actualité et cette réforme qui bouleverserait ses rangs de seniors. "Ce sont eux qui font vivre la structure. Cela ne veut pas dire qu'on n'est pas efficace ou opérationnel à 64 ans par rapport à 62 ans. Mais c'est vrai que de facto, ça fait deux ans de disponibilité de moins. Cet âge est très important pour nous car plus on a un retraité jeune, plus on a d'énergies, plus on a d'idées", souligne-t-il. Un problème qui se répercute avec un autre : depuis dix ans, le nombre de retraités dans les associations diminue. France Bénévolat avance trois hypothèses : l'envie de voyager, des seniors qui ont eux mêmes des parents à charge et des fins de carrières difficiles.