Ils n'ont pas attendu le 31 janvier. La CGT et SUD durcissent le mouvement contre la réforme des retraites. Mobilisation dès ce jeudi matin dans les ports, les raffineries mais aussi les centrales électriques. Des marches aux flambeaux sont prévues à Brest ou Paris. Mais à quatre jours de l'arrivée du texte à l'Assemblée, la riposte se prépare aussi dans l'hémicycle. Dans les rangs de la majorité, on a pris très au sérieux l'appel du gouvernement à enrichir le projet. Du coup, les députés Renaissance planchent sur de nombreux amendements.
La question de la taxation des dividendes sur la table ?
Il s'agit d'abord de corriger une injustice aux yeux de certains marcheurs : les 44 ans de cotisation nécessaire pour ceux qui ont commencé à travailler à 20 ans. Et même si elle s'était initialement engagée à ce que personne ne cotise plus de 43 ans, selon les informations d'Europe 1, à ce stade, Elisabeth Borne n'est pas favorable à cette modification qui coûterait pas moins de 3 milliards d'euros. S'agissant des sources de financement, des députés de la majorité réfléchissent à remettre sur la table un sujet tabou pour l'exécutif : la taxation des dividendes.
Dans l'aile gauche de la macronie, on souhaite en particulier proposer de mettre fin aux exonérations de cotisations pour les entreprises qui n'emploient pas suffisamment de seniors. Parmi les sujets moins sensibles, le groupe Renaissance va défendre un amendement pour élargir les conditions de rachat de trimestres, de stage ou d'études. Il réfléchit aussi à proposer un mécanisme pour réduire les écarts de pension entre les hommes et les femmes. Enfin, le MoDem, de son côté, compte déposer une vingtaine d'amendements, notamment pour abaisser l'âge de la retraite à taux plein de 67 à 66 ans.
Côté LR, malgré l'appel d'Eric Ciotti à voter la réforme, plusieurs députés, dont le vice-président Aurélien Pradié, dénoncent une réforme injuste. Les Républicains ont jusqu'à ce jeudi soir 17 heures pour déposer une douzaine d'amendements.