La réforme des retraites est "indispensable quand on se compare en Europe" et pour "sauver notre système" par répartition, a déclaré Emmanuel Macron à la veille de la deuxième journée de manifestations et de grèves à l'appel des syndicats opposés au report de l'âge de départ à 64 ans. Interrogé lors d'une conférence de presse à La Haye sur les propos de sa Première ministre Élisabeth Borne, qui a déclaré ce week-end que le report de l'âge n'était "plus négociable", le chef de l'Etat a assuré : "Quand elle dit quelque chose, elle le dit avec de bonnes raisons et je la soutiens".
La réforme sur la table de la commission des Affaires sociales
De son côté, Elisabeth Borne a exhorté sa majorité à "porter" la réforme, "à la fois en défendant notre projet et en ne laissant pas se propager des contre-vérités", selon des participants au bureau exécutif du parti présidentiel Renaissance. Le projet phare du quinquennat est arrivé lundi sur la table de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée, première étape d'un complexe parcours parlementaire. Agitées et laborieuses, les discussions ont traîné en longueur jusqu'au vote du premier article, sur la disparition progressive de plusieurs régimes spéciaux de retraite.
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"Venez aux piquets de grève" pour évaluer la pénibilité de ces métiers, a invité Danielle Simonnet (LFI), pendant que la majorité présidentielle défendait un principe "d'équité entre régimes". "Si on vous coupe le jus 2-3 heures dans vos permanences, je ne veux pas vous entendre pleurer", a lancé le communiste Sébastien Jumel, lors du débat sur le régime des industries électriques et gazières, sous les protestations des macronistes.
Les manifestations seront une "motion de censure populaire", lance Panot
Gauche et RN ont pilonné les propos d'Elisabeth Borne qui avait estimé dimanche que le report de l'âge légal de départ à 64 ans n'était "plus négociable". "Quand la Première ministre dit quelque chose, elle le dit avec des bonnes raisons et je la soutiens", l'a défendue Emmanuel Macron à La Haye. Lundi, la cheffe de file des députés LFI, Mathilde Panot, a répliqué que "le retrait du texte n'est pas négociable". Les manifestations de mardi seront une "motion de censure populaire", a-t-elle ajouté.
A Marseille, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a de nouveau reproché à LFI de "bordéliser" le débat pour "empêcher systématiquement le gouvernement d'avancer". Après la mobilisation du 19 janvier, qui a vu un à deux millions de personnes manifester contre la réforme, les syndicats espèrent faire au moins aussi bien, confortés par des sondages attestant d'un rejet croissant dans l'opinion.