C'est une réforme qui fait parler d'elle. L'épineuse réforme des retraites sera présentée ce mardi après-midi par la Première ministre, avec selon les dernières tendances, un report de l'âge légal de départ de 62 ans à 64 ans. Un projet qui cristallise les tensions dans la classe politique et sociale et le gouvernement en a bien conscience. "On sait qu'il y aura des mobilisations, elles seront importantes. Il n'y a pas une seule des réformes des retraites qui aient lieu ces dernières années qui n'ait pas donné lieu à des mobilisations importantes donc on s'y attend", a indiqué Marc Ferracci, vice-président du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale, au micro d'Europe 1 mardi.
"Il y a aura forcément un mouvement d'ampleur"
"Il y aura forcément un mouvement d'ampleur avec des manifestations assez classiques, à l'appel des organisations syndicales, à l'appel de certains partis, les partis d'opposition, les partis de gauche...", a poursuivi le rapporteur de la réforme assurance chômage qui précise que certains mouvements seront certainement "un peu plus spontanés et autonomes".
La réforme des retraites est-elle nécessaire ?
Des mouvements sociaux que ne redoute pas l'exécutif qui juge cette réforme "absolument nécessaire". "Il faut qu'on montre qu'on ira jusqu'au bout", a lancé Marc Ferracci avant d'ajouter que l'objectif premier est de "préserver notre système de retraite par répartition".
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"J'ai des enfants, je n'ai pas envie de leur dire demain que finalement, ils vont devoir épargner un petit peu pour se constituer un patrimoine pour leur retraite. Le système de retraite par répartition, c'est le patrimoine de ceux qui n'en n'ont pas. C'est un lien essentiel qui participe à notre solidarité nationale, à notre unité nationale. Un système de retraite par répartition a besoin d'être équilibré. Les cotisations de ceux qui travaillent payent les pensions de ceux qui ne travaillent plus. Or, aujourd'hui on a un système qui est en déficit", a assuré le vice-président du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale.
"Si on regarde l'ensemble des régimes et notamment les régimes de la fonction publique, les régimes spéciaux qui bénéficient de compensations qui viennent du budget de l'État, ces compensations représentent déjà 30 milliards d'euros par an", a-t-il ajouté. "Si on ne fait rien, le revenu des retraités qui représente à peu près aujourd'hui le revenu des actifs, va devenir 75% du revenu des actifs dans les prochaines décennies. Si on ne fait rien, le système va être en déficit dans les 25 prochaines années."