Après l'annonce par Élisabeth Borne du projet de la réforme des retraites, l'intersyndicale a lancé un premier appel à manifester ce jeudi. La gauche, elle, sera présente aux côtés des manifestants battant le pavé dans la capitale comme dans 200 autres villes françaises. La nouvelle secrétaire nationale d'Europe Écologie les Verts (EELV), Marine Tondelier, a d'ailleurs bien fait parler d'elle ces derniers jours. Lors du meeting de lancement de la campagne de la Nupes contre cette réforme, elle a déclaré que "l'Assemblée nationale allait être la ZAD". Des propos qu'elle défend estimant que l'Assemblée nationale est devenue "une zone à défendre démocratique".
"Une ZAD, c'est penser le bien-vivre collectif plutôt que le profit"
"Aujourd'hui, il y a une convergence des luttes environnementales et sociales donc on va faire la ZAD maintenant pour les droits sociaux parce que le climat et la retraite, c'est le même combat", a-t-elle affirmé au micro d'Europe 1 jeudi. La secrétaire nationale d'EELV regrette que la notion de ZAD soit mal comprise. "Une ZAD, ce sont des générations actuelles qui se battent pour les générations futures. C'est de penser le long terme plutôt que le court terme. De penser le bien-vivre collectif plutôt que le profit", a-t-elle énuméré.
"Quand on dit le mot zadiste, ça veut dire qu'on débarque avec des tentes Quechua"
Marine Tondelier se défend aussi de créer des "zones de non-droit". "Ce n'est pas des zones de non-droit, ce sont des zones à défendre. Qui a dit que les ZAD étaient des zones de non-droit ?" a-t-elle interrogé avant de poursuivre. "C'est marrant parce que quand on dit le mot zadiste, pour le gouvernement ça veut dire qu'on débarque avec des tentes Quechua dans l'hémicycle et qu'on fait le siège. Moi, la ZAD, c'est un autre imaginaire. C'est l'imaginaire d'avoir défendu le bocage de Notre-Dame-des-Landes contre des pistes d'aéroport obsolètes."
La conseillère régionale des Hauts-de-France pointe aussi la méthode du gouvernement et regrette la "brutalité des débats". "Je suis pour des débats où on prend le temps de discuter quand ce sont des sujets aussi importants et c'est ce que le gouvernement ne fait pas puisqu'il nous propose des réformes tronquées. Ils nous prennent pour des abrutis en nous proposant des compromis qui n'en sont pas. Et ils nous prennent les modes parlementaires qui font qu'il y aura le moins de débats possible", a-t-elle tonné.
L'élue écologiste l'assure, "il faut peut-être passer par quelques jours ou quelques semaines de souffrances collectives pour éviter les années de souffrance sociale".