C'est le plus petit des dix groupes politiques constitués à l'Assemblée nationale. Le groupe Liot, pour Libertés Indépendants Outre-mer et Territoires, compte 20 députés dans ses rangs et compte bien jouer le rôle de catalyseur contre la réforme des retraites, alors que l'article 49.3 a été enclenché par la Première ministre Élisabeth Borne. En effet, ces parlementaires s'apprêtent à déposer une motion de censure transpartisane contre le projet de loi, et celle-ci pourrait être votée par de nombreuses personnalités politiques de tous bords. Alors, qui sont-ils ?
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Un groupe indépendant à l'Assemblée
Le groupe Libertés, Indépendants Outre-mer et Territoires est composé de députés de diverses tendances politiques, plutôt de centre-droit, mais revendiquant un fort ancrage territorial. C'est un groupe indépendant dans lequel se trouvent des élus d'outre-mer, des nationalistes corses et des centristes. Dernièrement, en septembre 2022, quatre dissidents du Parti socialiste ont décidé de les rejoindre.
Ce groupe s'est formé en 2018, lors de la précédente législature, sous l'impulsion du député apparenté LREM du Morbihan, Paul Molac, et il est dirigé par Bertrand Pancher (photo), député de la Meuse et issu du Parti radical. Comme l'explique Ouest-France, l'objectif de la création de cette formation était d'accéder aux avantages dont dispose un groupe parlementaire. En effet, cela permet d'obtenir un bureau et un secrétariat à l'Assemblée, d'avoir plus de temps de parole, une niche parlementaire par session ou encore la possibilité de créer une commission d'enquête. Et alors qu'ils ont voté de précédentes réformes, voulues par la majorité, ces députés apparaissent opposés au projet de loi sur les retraites. Ils sont d'ailleurs inscrits dans l'opposition depuis juillet 2020.
La gauche favorable à la motion de censure du groupe Liot
Désormais, la balle est dans le camp de ce groupe. La cheffe de file des Insoumis Mathilde Panot avait ainsi indiqué, en prélude au déclenchement de l'article 49.3, que le groupe LFI voterait en faveur d'une motion de rejet, avant une probable motion de censure. "Nous n'avons aucun problème si c'est Liot qui porte la motion. Nous l'avons déjà fait pour une motion référendaire" et "il n'y aura pas de cosignataires du RN dans la motion transpartisane", avait-elle insisté. Cela n'empêche toutefois pas les élus d'extrême droite de la voter pour tenter de faire tomber le gouvernement, alors même que Marine Le Pen a d'ores et déjà annoncé le dépôt d'une motion de censure.
Le secrétaire général du Parti communiste français (PCF) Fabien Roussel a lui aussi annoncé son soutien à une motion déposée par Liot. Enfin, des députés LR opposés au projet gouvernemental pourraient-ils s'y joindre ? Le patron du parti Éric Ciotti a assuré jeudi que les députés de son groupe ne voteraient aucune motion de censure. Mais le député Aurélien Pradié, en pointe parmi les frondeurs du parti, a dit qu'il "réfléchirait", avec plusieurs de ses collègues, à en voter une qui n'émanerait ni du RN, ni de la Nupes. Ce pourrait donc être celle du groupe Liot.