Le président de la République reçoit lundi la Fédération des chasseurs à l'Elysée. La rencontre se fera en présence du ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, et du secrétaire d'Etat Sébastien Lecornu. Elle devrait permettre au chef de l'Etat de présenter les premiers arbitrages sur la réforme de la chasse et d'en lancer le chantier.
1,2 millions d'électeurs. Pendant sa campagne présidentielle, Emmanuel Macron s'était rendu devant le Congrès annuel des chasseurs, et avait largement conquis son auditoire en estimant que la chasse faisait partie de l’identité française. Le futur président de la République avait notamment promis à une manne électorale intéressante - plus d'1,2 million d'adeptes en France – une baisse du prix du permis de chasse.
Une réforme et "beaucoup d'espoir". "Je veux bien croire qu'il nous aime, mais il y a certainement une démarche de sa part. […] Généralement, nous sommes mariés et nous avons des enfants, ça représente indubitablement un pouvoir électoral important", souligne auprès d'Europe 1 le président de la Fédération des chasseurs de l'Oise, Guy Harlé d'Opove. "Avec cette réforme, il va y avoir un permis national pour 200 euros contre 447 euros actuellement. Cette réforme était absolument nécessaire et on l'accueil avec beaucoup d'espoir", ajoute-t-il.
"Le dernier maillon". À quelques mois des élections européennes, le calcul électoral semble judicieux alors qu'Emmanuel Macron est régulièrement accusé par ses détracteurs de délaisser les campagnes au profit des villes. "La chasse faisant partie du monde rural, c'est un peu le dernier maillon. Aujourd'hui vous enlevez ce maillon dans nos villages, et vous perdez les villages", estime ainsi Sébastien qui chasse en famille. Dans les villages, certains vont même jusqu'à utiliser leur permis de chasse comme pièce d'identité au moment d'aller voter : 80.000 associations de chasse existent actuellement en France, et souvent, ce sont les dernières à subsister encore dans les campagnes.