Le député européen José Bové (EELV) en a appelé samedi au président de la République Emmanuel Macron pour que la France "accepte d'ouvrir ses frontières" aux "réfugiés", au cours d'un rassemblement à Tende (Alpes-Maritimes).
Ouvrir les frontières françaises. "La France n'assume pas son rôle d'accueil" et le défenseur des droits Jacques Toubon "le dit aussi", a déclaré José Bové au cours d'un rassemblement de soutien à l'association locale Roya Citoyenne, qui vient en aide aux migrants venant depuis l'Italie voisine.
"Faire sauter" la convention de Dublin. Il faut que la France "accepte d'ouvrir ses frontières et accueille un nombre de réfugiés qui corresponde à notre pays", a-t-il précisé. Il a appelé à "'faire sauter' la convention de Dublin", qui crée, selon lui, une situation intenable dans laquelle les migrants sont obligés de déposer leur demande d'asile dans le premier pays d'accueil.
"Les États européens se cachent derrière cette convention pour ne pas accueillir dans la dignité ces personnes qui traversent la Méditerranée au péril de leurs vies", a-t-il ajouté.
"Ce sont eux les vrais héros". José Bové a également volé au secours des militants de l'association Roya Citoyenne, dont plusieurs membres sont jugés en appel et encourent des peines de prison avec sursis pour avoir aidé des migrants. "Ce sont eux les vrais représentants de l'esprit européen", a salué José Bové. "Le travail des associations dans la vallée de la Roya mériterait d'avoir le prix Sakharov des droits de l'homme", a-t-il affirmé.
Des élus qui "jouent sur les peurs". Il a en revanche critiqué "les élus qui soufflent sur les braises quand ils disent que les réfugiés amènent des dangers", citant notamment Eric Ciotti, président Les Républicains (LR) du département des Alpes-Maritimes, que José Bové accuse de "bafouer les principes de la République" et de "jouer sur les peurs."
L'association Roya Citoyenne est assignée en justice par un autre élu local, Olivier Bettati, conseiller régional apparenté FN. L'élu demande sa dissolution en l'accusant d'être "la base logistique sur laquelle Cédric Herrou s'appuie pour organiser des passages de réfugiés de l'Italie vers la France". Le tribunal de Nice doit se pencher le 13 octobre sur sa demande.