Solidarité mais aussi fermeté : c'est la ligne prônée par le gouvernement dans le dossier des migrants. "Il faut du cœur, bien sûr, mais un cœur intelligent, un cœur ferme, un cœur lucide", a martelé Manuel Valls, qui intervenait mercredi devant l'Assemblée nationale lors d'un débat sur l'accueil des réfugiés. Le Premier ministre a prôné un juste milieu, refusant à la fois de "tout ouvrir" comme de "tout fermer". Contrôles aux frontières, effectifs de police, budget : Manuel Valls a également fait plusieurs annonces sur le sujet.
• Contrôle aux frontières : "nous n'hésiterons pas". Le gouvernement envisage de rétablir temporairement le contrôle aux frontières, comme elle l'a déjà fait à la frontière franco-italienne et comme vient de le faire l'Allemagne. "Nous n'hésiterons pas à prendre ce type de décision", a affirmé Manuel Valls, "si nécessaire dans les prochains jours ou prochaines semaines". Le Premier ministre a de nouveau plaidé pour une meilleure coopération européenne, avec la répartition des demandeurs d'asile entre les pays et des frontières extérieures de l'Union européenne qui soient "tenues". Il a aussi défendu un "renforcement" de l'espace Schengen.
• 900 créations de postes dans les forces de l'ordre. "Compte tenu de cette charge nouvelle qui pèse sur les services" avec les éloignements forcés et "pour ne pas affaiblir les dispositifs liés à la lutte contre le terrorisme et la délinquance, nous avons décidé de renforcer les effectifs de police et de gendarmerie, notamment la police aux frontières, à hauteur de 900 personnels", a annoncé Manuel Valls. Ces effectifs supplémentaires coûteront 40 millions en année pleine, a précisé l'entourage du chef du gouvernement.
• 279 millions supplémentaires pour l'accueil des réfugiés. Le gouvernement va débloquer 279 millions d'euros supplémentaires pour l'accueil des réfugiés d'ici à la fin de 2016, a annoncé Manuel Valls. Des fonds mobilisés "au titre du premier accueil, de l'hébergement d'urgence, de l'aide forfaitaire aux communes", ainsi que pour renforcer les effectifs de l'Ofpra (Office français de protection des apatrides), de l'Ofii (Office français de l'immigration et de l'intégration) et de l'Education nationale. Pour 2017, ces crédits supplémentaires doivent atteindre 334 millions, a-t-on par ailleurs indiqué dans l'entourage du chef du gouvernement, soit un total dépassant les 600 millions d'euros d'ici la fin 2017. Enfin, une enveloppe de 250 millions d'euros sera débloquée pour l'hébergement d'urgence sur les douze mois à venir, a ajouté Manuel Valls, qui s'est montré soucieux de ne "pas dégrader la situation de celles et ceux de nos concitoyens qui ont besoin d'être aidés".