Les militants Les Républicains soutiennent-ils l'accord entre Renaud Muselier et LREM en Provence-Alpes-Côte d'Azur ? Alors que les cadres du parti sont vent debout et lui ont retiré son investiture, les avis sont partagés dans la région. À Marseille, si la majorité des militants locaux défendent le bilan du président du conseil régional la région PACA et son attachement à sa famille politique, certains s'interrogent sur la pertinence de l'alliance nouée avec le parti présidentiel.
Les militants entre soutien et incompréhension
Sandra est militante depuis 17 ans dans la région. Et plutôt que la décision de Renaud Muselier, c'est l'attitude de certains membres des Républicains qui l'énerve. Elle est très remontée qu'une liste concurrente LR soit évoquée par certains. "De deux choses l'une, soit le candidat qui se présente va être ridicule à faire 5 % des voix, soit ce candidat va diviser les voix de la droite et du centre. Et du coup, faire le jeu du Rassemblement national ou de l'extrême gauche plutôt que celui du rassemblement de la droite et du centre", estime-t-elle. "Franchement, il va falloir s'interroger sur ce que veut vraiment ce parti politique", tacle-t-elle.
Le discours des militants locaux reste globalement dans cette tonalité de défense et souligne que la majorité régionale est composée de huit courants politiques différents de la droite et du centre. Mais parmi les électeurs traditionnels de la droite républicaine, il y en a d'autres, comme Catherine, qui rejette toute forme d'entente entre LR et LREM. "Pour moi ce n'est pas ça la politique. Je pense que monsieur Muselier aurait dû rester à sa place. Il est de droite et LREM c'est plutôt mi gauche, mi droite, donc que chacun reste à sa place", tranche-t-elle.
Un sujet évoqué mardi au sein des instances
Les jeunes militants La République en marche, eux, applaudissent un rapprochement de raison. Car Renaud Muselier incarne à leurs yeux une droite compatible avec leurs valeurs. Emmanuel Macron a d'ailleurs poussé à cet accord. Le président de la région PACA a toutefois affirmé qu'il n'y avait "pas d'accord d'appareil" et que les représentants politiques ayant des mandats nationaux ou ministériels - ce qui inclut Sophie Cluzel, ex-tête de liste LREM et actuelle secrétaire d'Etat - ne seraient pas autorisés sur la liste.
L'hypothèse d'une liste LR concurrente et plus largement le sujet de la réponse à adopter sera discuté lors de deux réunions prévues mardi à Paris, un conseil stratégique prévu le matin et la commission nationale d’investiture, présidée par Eric Ciotti, l'après-midi. Ce dernier est très défavorable à la décision de Renaud Muselier, qui sera aussi présent. Il devra expliquer son choix polémique, mais aussi parce que les statuts de la commission d’investiture stipulent que le président de la région PACA est le représentant de Christian Jacob, le président du mouvement.