Relations franco-algériennes : «Si demain, la droite arrive au pouvoir, on abolira les accords de 1968», lance Bruno Retailleau
"Si demain, la droite arrive au pouvoir, bien sûr qu'on abolira les accords de 1968", a lancé Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, invité de La Grande interview Europe 1-CNews mardi, après les vives tensions entre la France et l'Algérie.
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a estimé samedi soir que dans la grave crise actuelle entre son pays et la France, "l'unique point de repère" pour régler les différends, c'est son homologue Emmanuel Macron, assurant que le contentieux "est entre de bonnes mains" pour être réglé. Il y a eu "un moment d'incompréhension, mais il reste le président français et tous les problèmes doivent se régler avec lui ou avec la personne qu'il délègue, à savoir les ministres des Affaires étrangères entre eux", a-t-il poursuivi.
Interrogé, lors de La Grande interview Europe 1-CNews mardi, sur les tensions entre les deux pays, Bruno Retailleau a tenu à clarifier sa position. "Je n’ai jamais dit qu’il fallait brutalement dénoncer les accords de 1968. On n’est pas au pouvoir", a-t-il rappelé. Cependant, il ne laisse aucun doute sur ses intentions : "Si demain la droite arrive au pouvoir, bien sûr qu’on les abolira."
L’accord bilatéral signé en 1968 entre la France et l’Algérie accorde un statut dérogatoire aux ressortissants algériens en matière de séjour et d’emploi.
Une réponse graduée
"Les Français savent que je fais un maximum d’efforts pour avancer", a-t-il insisté, soulignant son influence sur l’exécutif. Selon lui, des mesures concrètes ont déjà été prises : "On a une liste de la nomenclatura de plus de 800 personnes. Et désormais, les passeports officiels ne suffisent plus : il faut montrer patte blanche avec d’autres pièces justificatives." Ces ajustements ont déjà permis d’expulser vers l’Algérie plusieurs personnalités, affirme Bruno Retailleau, sans préciser les profils concernés.
"La riposte graduée va se mettre en place. Il y a deux objectifs : il faut libérer Boualem Sansal. Mais surtout en matière de sécurité, il faut que l'Algérie accepte ses ressortissants", a-t-il lancé.