Le principal sortant de ce remaniement est Damien Abad, contraint de quitter le ministère des Solidarités en raison des soupçons de tentative de viol qui pèsent sur lui. Jean-Christophe Combes, le patron de la Croix Rouge prend sa succession. Peut-on dire qu’Élisabeth Borne a lâché son ministre ?
"Toutes les conditions de sérénité n'étaient pas présentes"
Hors ministres défaits aux législatives, Damien Abad est le seul sortant à faire les frais de ce remaniement. Bien que présumé innocent, il était devenu trop gênant. "Toutes les conditions de sérénité n'étaient pas présentes", justifie le nouveau porte-parole du gouvernement, Olivier Véran. Damien Abad ne sera resté qu'un peu plus de six semaines à son poste et quitte le ministère avec, dit-il, beaucoup de regrets.
"Il paraissait préférable, face aux calomnies ignobles dont je suis la cible, orchestrée dans un calendrier bien choisi, que je puisse me défendre sans entraver l'action du gouvernement. Je me défendrai sans relâche jusqu'à ce que la justice confirme mon innocence", a-t-il déclaré.
Une nuance qui tranche avec la doctrine de Macron
Élisabeth Borne assume en filigrane le départ de Damien Abad. "Un certain nombre de témoignages méritent d'être pris en compte", confie la Première ministre au magazine Elle, avant d'évoquer "un devoir d'exemplarité", y compris dans ce qui n'est pas "répréhensible". "Il y a des comportements que l'on n'a pas envie de voir", dit Élisabeth Borne. Une nuance importante qui tranche avec la doctrine d'Emmanuel Macron. Jusqu'ici, le chef de l'Etat avait en effet érigé la présomption d'innocence en valeur cardinale de son premier quinquennat.