Sylvie Goulard avait annoncé au président son intention de partir il y a dix jours, et depuis celui-ci essayait de l'en dissuader, invoquant notamment le fait qu'aucune mise ne examen n'a été prononcée. Emmanuel Macron voulait à tout prix éviter de se retrouver dans une situation l'obligeant à trancher le cas de François Bayrou, qui pourrait lui aussi être inquiété par la justice dans le cadre de l'affaire des assistants parlementaires du MoDem. À ce stade, une démission volontaire du fondateur du parti, suivant l'exemple de la ministre des Armées, pourrait ôter une épine du pied de l'Elysée.
Ecrire "une nouvelle page". De l'autre côté de la Seine, sous les ors du Palais Bourbon, beaucoup des arrivants de la nouvelle majorité préfèrent écarter la question. Aucun des élus En Marche! ne lance ouvertement qu'il faut couper les ponts avec le MoDem. Mais ce climat pèse sur la vie politique, à en entendre certains. "C'est un parti qui existait avant, donc le MoDem a eu un fonctionnement qui, pour une part, était dans les habitudes politiques de l'époque. Il va falloir changer les habitudes, pour ceux qui survivront… Nous allons écrire cette nouvelle page avec de nouvelles règles", soutient Guillaume Vuilletet, député du Val-d'Oise.
"Il n'y a pas de difficultés". "On est majoritaire à nous seuls, on n'a plus besoin d'eux !", lâche un autre élu, partisan d'une séparation. Une issue que n'envisage pas Benjamin Griveaux, député proche d'Emmanuel Macron. "L'alliance avec le MoDem n'a aucune raison d'être remise en cause. On a une alliance sur le fond. Il y a une enquête préliminaire d'ouverte, on verra quelle suite judiciaire sera donnée à cette enquête et si le Parquet considère s'il y a matière à mettre en examen ou pas. En l'occurrence, une enquête préliminaire reste une enquête préliminaire, il n'y a pas de difficultés", assure-t-il.
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Une nouvelle députée, pourtant, se montre beaucoup moins tendre : "Quand il y a eu l'affaire Ferrand, nous les marcheurs avons voulu qu'il parte, Sylvie Goulard l'a fait... François Bayrou doit suivre lors de ce remaniement".
La réponse tombera mercredi avant 18 heures. Avec une entorse à la tradition : l'annonce de ce nouveau gouvernement ne se fera probablement pas sur le perron de l'Elysée puisque la cour du Palais accueille, à partir de 16h30, un concert ouvert au public pour la Fête de la Musique.
Les nouveaux arrivants
Au nom de la parité, c'est une femme que l'exécutif devrait nommer au ministère des Armées, en remplacement de Sylvie Goulard. Parmi les niveaux arrivants au gouvernement, se trouveront peut-être des hommes et des femmes issus de la droite, qui se sont revendiqués comme "constructifs" pendant la campagne des législatives, c’est-à-dire prêts a voter certains textes du gouvernement. Le sujet a notamment été évoqué mardi soir lors d'une rencontre entre Emmanuel Macron et Jean-Pierre Raffarin.