C'est l'heure de la rentrée pour Emmanuel Macron. Le président de la République s'apprête à vivre une semaine très politique. Dans une lettre datée de vendredi, le Président convie les chefs de partis disposant d’un groupe au Parlement pour une après-midi de travail et un dîner ce mercredi dans un lieu qui reste à confirmer en région parisienne.
"Main tendue"
Le chef de l’État explique que les discussions porteront sur "la situation internationale et ses conséquences pour la France", "l’efficacité de l’action publique", mais aussi sur "les nuits d’émeutes que nous avons vécues" pour prendre des décisions visant à renforcer "la cohésion de la nation".
Objectif du chef de l'État : convaincre les oppositions de saisir cette "main tendue loyalement", selon l’expression utilisée par Emmanuel Macron. Car privé de majorité absolue depuis sa réélection, le président de la République n’a jusqu’ici jamais réussi à instaurer un semblant de confiance avec les oppositions. Mais il espère que plusieurs accords se dégageront dans les mois qui viennent sur des sujets clés, en particulier sur l’immigration et l’insécurité.
l'ombre d'une nouvelle motion de censure
À gauche, comme chez les Républicains et au Rassemblement national, on se montre sceptique sur les chances de parvenir à un consensus sur des thèmes aussi clivants. Même en Macronie, des doutes se font entendre alors que le chef de l’État a pris l’habitude de mettre en scène des initiatives censées répondre aux crises sans réel succès, à l'instar du grand débat national, du Conseil national de la refondation en passant par les conventions citoyennes.
Pour autant, Emmanuel Macron martèle qu'"il veut avancer", et le président sait qu’il sera cet automne à la merci d’une motion de censure votée cette fois également par la droite, et donc susceptible de faire tomber le gouvernement. Mais même si son ambition de mobiliser l’ensemble des forces politiques se solde par un échec, Emmanuel Macron pourra le moment venu rappeler sa bonne volonté et désigner les responsables : les partis d'opposition refusant de "bâtir" les "accords" auxquels il les invite à construire cette semaine.