René Dosière sur l'affaire Ferrand : "C'est une chasse à l'homme médiatique"

© Europe 1
  • Copié
A.D , modifié à
Invité sur Europe 1 mercredi matin, le député s'est insurgé de l'incursion de la morale et d'un déballage sur la place publique dans l'affaire Ferrand.
INTERVIEW

Il est député sortant de l'Aisne, apparenté PS. Il ne se représente pas pour les prochaines élections législatives. René Dosière a la réputation d'être le Monsieur Propre de la politique, avec notamment des années de lutte contre les dérives des dépenses publiques. Invité dans la matinale d'Europe 1, il s'est prononcé sur l'affaire Ferrand.

"On n'en a rien à faire de la morale !". "Je ne porte pas de jugement mais je suis très inquiet de la manière dont les choses se passent. L'objet essentiel, c'était la moralisation - je pense que le mot est mal choisi - des règles pour que les responsables publics soient exemplaires. Le Premier ministre a dit aussi qu'il faut être exemplaire sur le plan privé. Mais qu'est-ce que ça veut dire ?", s'insurge le député. "Le jugement c'est quoi ? La morale ? La morale religieuse ? Laïque ? Mais on n'en a rien à faire de la morale !" assène-t-il, accréditant la thèse que la poursuite "des affaires" va trop loin, notamment dans le cas Richard Ferrand. "Tout comportement privé se trouve mis et jugé sur la place publique." 

"La transparence sur le privé, c'est dictatorial". A demi-mots, le député admet qu'il y a un problème au niveau de l'opinion mais il persiste : "On essaie de monter un système. C'est en quelque sorte une chasse à l'homme médiatique. La pression est là, c'est vrai que ça pose un problème au gouvernement, mais il ne faut pas tout mélanger, le public et le privé." René Dosière opère une distinction avec l'affaire Fillon. "On était dans une affaire d'usage de l'argent public", en ce qui concernait les présumés emplois fictifs à l'Assemblée de la famille de l'ancien Premier ministre. "La transparence sur la vie privée, c'est un régime dictatorial ou moralisateur. C'est l'enfer."