Après la NUPES et Renaissance la semaine dernière, les rentrées politiques se poursuivent. C’est aujourd’hui au tour des Républicains, rassemblés à Angers à l’initiative des jeunes LR. Un rendez-vous qui réunit presque tous les cadres du parti, à quelques mois seulement de l'élection du futur président du parti. Les candidats sont eux aussi présents et aspirent tous à un profond changement en interne. Si Éric Ciotti, tenant d’une droite décomplexée, est pour l’instant seul en lice, le conservateur Bruno Retailleau, devrait se lancer dans la course ce week-end, tandis que la candidature d’Aurélien Pradié, partisan d’une droite plus sociale ne saurait tarder.
"Tout changer du sol au plafond"
Trois profils différents mais une seule et même ambition : "Tout changer du sol au plafond". Chaque candidat veut renouveler le corpus idéologique des Républicains, un parti exsangue après trois défaites consécutives à la présidentielle. Ce week-end, plusieurs tables rondes sont organisées et sont consacrées à des thèmes jugés trop peu investis par la droite ces dernières années, comme la fameuse question du pouvoir d’achat, l'écologie ou encore la manière de reconquérir l’électorat urbain.
Ces tables rondes sont l'occasion de confronter les points de vue et de mettre en avant de nouvelles idées. "On ne peut plus continuer à vivre sur le rétablissement de la double peine ou la défiscalisation des heures supplémentaires", confie un cadre. La droite est donc en quête de nouveautés, tant sur le plan des idées que sur celui de l’incarnation. La tâche du prochain président des Républicains est lourde : faire revivre un parti dont l’espace politique s’est considérablement réduit en cinq ans, étouffé entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
Un duel s'affirme
Un duel final semble s'affirmer entre Éric Ciotti et Bruno Retailleau qui entretiennent de très bonnes relations et partagent la même ligne libérale conservatrice. Tous deux revendiquent l'héritage de François Fillon mais le conservateur Bruno Retailleau a répondu à l'appel de plusieurs cadres qui craignent l'élection potentielle d'Éric Ciotti, jugé trop clivant. Le Vendéen a déjà reçu cette semaine le soutien officieux de Gérard Larcher et représentera donc une alternative crédible aux Niçois.
Si la campagne devrait se jouer sans mauvais coup, chacun y va clairement pour l'emporter. Et pour ce faire, l'une des clés réside dans le nombre de votants. Bruno Retailleau part certes avec un retard important, la fédération LR de Vendée étant très peu pourvue comparée à celle des Alpes-Maritimes. Mais le président des sénateurs LR peut compter sur le précieux fichier de militants de Force républicaine, l'ancien micro-parti de François Fillon. Celui-ci comptait alors plus de 300.000 militants. Autant d'électeurs potentiels qu'il faudra convaincre d'adhérer et de voter pour Bruno Retailleau.