Alors que la date envisagée pour le second tour des élections municipales était le 21 juin, il semblerait qu'Emmanuel Macron veuille désormais repousser le scrutin au mois d'octobre. Avec un déconfinement qui s'annonce progressif, "personne ne mise sur un second tour en juin" confie un conseiller ministériel. Le président de la République a donc envisagé cette option mercredi lors du conseil des ministres.
Un scénario non-prioritaire mais en discussion
Le Premier ministre, Edouard Philippe, l'a un peu évoqué ce jeudi avec les responsables politiques de la majorité et de l'opposition, réunis en visioconférence, même s'il a surtout été questions de masques et de tests de dépistage du Covid-19. "Tout le monde comprend que ce sera reporté", glisse un élu de droite, qui assure ne pas s'opposer à un tel scénario. Un autre confie : "Le seul enjeu est sanitaire".
Ce scénario n'est qu'une piste. Aucune décision ne devrait être prise avant le mois de mai et l'avis du conseil scientifique. S'il devait y avoir un report en octobre, il faudrait aussi refaire le premier tour dans les 4.000 communes où les maires n'ont pas été élus, le 15 mars dernier. Une condition précisée dans la loi d'état d'urgence. "Si la situation sanitaire ne permet pas l'organisation du second tour au plus tard en juin 2020, les électeurs sont convoqués pour les deux tours de scrutin".
A ce stade rien n'est fait, car le sujet n'est clairement pas prioritaire. Mais Emmanuel Macron devrait en discuter au cours d'un déjeuner, jeudi, avec les présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale, Gérard Larcher et Richard Ferrand.
Les maires craignent l'iniquité
"Je crois qu'il faut avoir plusieurs choses en tête, je suis médecin et républicain. Le médecin comprend tout à fait qu'il faut protéger la santé de nos concitoyens. Si nous ne pouvons pas organiser ces élections en juin, il faudra bien accepter la décision de l'Etat. Etant entendu qu'il faut deux conditions : l'accord des partis et l'accord des présidents des deux assemblées", souligne sur Europe 1 Émile Roger Lombertie, maire sortant de Limoges, en tête au premier tour des municipales le 15 mars dernier.
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La vraie question qui se pose, c'est l'équité entre mars et octobre. Pour moi, l'offre doit rester la même pour que cela n'apparaisse pas comme des petites combinaisons politiciennes. Je ne sais pas si cela en prend la tournure", assure le maire sortant. "La deuxième chose qui me paraît importante, c'est qu'il faut que l'ensemble des élections municipales soient passées pour que les élections sénatoriales puissent avoir lieu."
"Ceux qui ont été élus ont été élus avec un corps électoral et un certain nombre de listes présentes. Aujourd'hui, nous ne savons pas si les listes seront figées, ou pas", craint Emile Roger Lombertie. "Cela doit être tranché entre le président de la République, le Premier ministre, les deux présidents des assemblées et les chefs de partis".