Réquisitions contre Nicolas Sarkozy : «Le parquet s'est assis sur un grand principe», juge Georges Fenech
Georges Fenech revient sur les réquisitions du parquet financier contre Nicolas Sarkozy dans l'affaire dite des soupçons de financement libyen de la campagne de 2007. Et pour l'ex-magistrat, le parquet "s'est assis sur un grand principe" de la justice. Réécoutez l'extrait. Vous pouvez réagir au 01.80.20.39.21.
Des réquisitions d'une sévérité inédites envers un ancien président de la République. Jeudi, le parquet financier a requis à l'encontre de Nicolas Sarkozy, 7 ans de prison et 300.000 euros d'amende dans l'affaire dite des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de 2007. Une affaire qui fait couler beaucoup d'encre depuis plusieurs années. C'est d'ailleurs un élément que remarque par Georges Fenech.
"Le doute doit profiter au prévenu"
Pour ce dernier, qui rappelle qu'il a été "sarkozyste, élu député" et connaissance de l'intéressé, la justice doit respecter deux principes : "la preuve est à la charge de l'accusation, et le doute doit profiter au prévenu, à l'accusé". Or dans cette affaire, "si la certitude que cet argent venue de la Libye était tombée dans les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy, on ne passerait pas des heures à commenter", fait valoir l'ex-magistrat au micro d'On marche sur la tête.
"Si on en parle, c'est parce que nous sommes tous saisis d'un doute. [...] Donc je pense que le parquet s'est assis sur un grand principe en invoquant une intime conviction. Ils ont une intime conviction qui repose sur un faisceau d'indices [que Nicolas Sarkozy soit coupable]. Mais quand on réclame contre un ancien chef de l'État une peine aussi lourde, une accusation aussi grave, elle ne peut reposer que sur une preuve extraordinaire. Et là, nous n'avons pas de preuve évidente, de preuves qui ne laissent aucun l'ombre d'un doute sur cette question."