Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a dénoncé samedi "l'attitude profondément scandaleuse" du gouvernement et annoncé une mobilisation des syndicats "dès la semaine prochaine" pour protester contre le recours à l'article 49-3 de la Constitution sur la réforme des retraites. Le Premier ministre Edouard Philippe a dégainé samedi après-midi le 49-3, engageant la responsabilité du gouvernement pour faire adopter le texte sans vote, après avoir obtenu le feu vert du Conseil des ministres à la mi-journée. "L'attitude du gouvernement est profondément scandaleuse, et donc il y aura une réaction à la hauteur", a déclaré en soirée Philippe Martinez.
Une nouvelle mobilisation "dès la semaine prochaine"
Le dirigeant syndical a indiqué que l'intersyndicale constituée de la CGT, FO, Solidaires, FSU et des organisations de jeunesse, qui est opposée au système universel de retraites par points, se réunirait lundi matin pour discuter d'une nouvelle mobilisation "dès la semaine prochaine". C'est-à-dire "à l'occasion du débat sur le 49-3 et l'éventuelle motion de censure", a-t-il précisé. "Quand on n'arrive pas à convaincre, on peut contraindre, c'est typiquement ce que fait le gouvernement", a déploré le numéro un de la CGT.
Le responsable cégétiste a critiqué la méthode "un peu particulière" de l'exécutif, "qui a fait un Conseil des ministres extraordinaire ce [samedi] matin pour parler du problème sanitaire qui frappe notre pays et la planète [le coronavirus, NDLR], puis en est ressorti avec un 49-3. C'est pour le moins étrange".
"C'est pas nous qui avons modifié le calendrier, c'est le gouvernement"
Fatigués après deux mois et demi de conflit et dix journées interprofessionnelles entre le 5 décembre et le 20 février, les syndicats opposés à la réforme des retraites avaient semblé temporiser en repoussant leur prochaine mobilisation au 31 mars, après les élections municipales.
Mais la CGT avait prévenu qu'un recours au 49-3 pourrait avoir "une incidence sur la suite". "C'est pas nous qui avons modifié le calendrier, c'est le gouvernement", a relevé samedi Philippe Martinez.